« La situation est grave, le risque de guerre dans le Golfe n’est pas écarté et nous devons tout faire pour ne pas en arriver là », a-t-il déclaré à l’issue d’un conseil des ministres du gouvernement français auquel il venait d’assister.
« C’est pourquoi nous sommes en dialogue avec toutes les parties », de l’Iran aux Etats-Unis, a-t-il ajouté en rappelant qu’il venait lui-même de se rendre à Téhéran.
Ce dialogue est essentiel « pour veiller à une désescalade et à l’établissement de solutions viables », a-t-il ajouté.
Deux pétroliers, norvégien et japonais, ont été la cible jeudi d’attaques près du détroit d’Ormuz, un passage maritime stratégique à l’échelle mondiale.
Les Etats-Unis ont attribué cette attaque à l’Iran, qui de son côté dément toute implication, jugeant les accusations américaines « sans fondement ».
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a souligné qu’il restait « peu de temps » pour inverser le cours des événements dans le Golfe.
« Nous sommes inquiets à la fois de la montée des actions et de la montée des propos », a déclaré le ministre français, au côté du chef de la diplomatie allemande, dans la cour de l’Elysée.
« L’annonce faite par les autorités iraniennes d’une éventuelle remise en cause de leur respect de l’accord de Vienne est préoccupante », a ajouté Jean-Yves Le Drian en référence à l’accord censé encadrer le programme nucléaire iranien et l’empêcher de se doter de la bombe atomique.
Un an après le retrait des Etats-Unis de l’accord, l’Iran a annoncé le 8 mai qu’il ne se sentait plus tenu par les limites imposées par ce texte à ses réserves d’uranium enrichi et d’eau lourde et donné 60 jours, jusqu’au 8 juillet, aux autres Etats signataires (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie, Chine) pour qu’ils l’aident à contourner les sanctions américaines.
« Nous voulons unir nos efforts pour faire en sorte qu’il y ait un processus de désescalade qui se mette en oeuvre. Il y a encore du temps mais il y a peu de temps », a relevé le chef de la diplomatie française, en pointe des efforts communs en ce sens avec Londres et Berlin.