Le ministre doit rencontrer à Rome son homologue italien Giulio Terzi ainsi que la ministre de l’Intérieur Annamaria Cancellieri, selon l’agence officielle tunisienne TAP qui a annoncé la visite.
M. Abdessalem se rendra ensuite à Lampedusa, une île située au large de la Tunisie et privilégiée par les passeurs pour amener les candidats tunisiens à l’immigration en Europe.
Le président tunisien Moncef Marzouki et le Premier ministre Hamadi Jebali ont aussi évoqué lors d’un entretien au palais présidentiel de Carthage la question des migrants clandestins et des moyens « pour lutter contre ce phénomène » à l’origine de « plusieurs tragédies humaines », selon la présidence.
La visite du ministre en Italie intervient moins d’une semaine après le naufrage le 7 septembre au large de Lampedusa d’une embarcation avec 110 personnes à bord et dont seulement 56 ont pu être sauvées.
Le gouvernement tunisien, dominé par les islamistes d’Ennahda, a mis deux jours à réagir au drame et été très critiqué dès lors par la presse, des ONG et l’opposition.
Les journaux autrefois discrets sur les drames en mer de l’immigration clandestine –sujet quasiment tabou sous l’ancien régime de Ben Ali– ont consacré de larges espaces au naufrage.
Une quinzaine de proches des victimes ont par ailleurs défilé sur l’avenue Bourguiba de Tunis jeudi midi, certains portant des portraits des défunts, pour réclamer le rapatriement au plus vite des corps.
Le président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Abderrahmane Hedhili a pour sa part estimé mercredi sur les ondes de la radio Mosaïque à quelque 40.000 le nombre de Tunisiens à avoir émigré clandestinement depuis la révolution de janvier 2011 et à 2.080 le nombre de disparus.