Interrogé devant une commission du Congrès, le ministre de la Défense Pete Hegseth a assuré que ses équipes parlaient « tous les jours » aux constructeurs américains Electric Boat et Huntington Ingalls pour s’assurer que « leurs besoins soient satisfaits ».
L’ancien présentateur de Fox News, nommé par Donald Trump, a reconnu cependant un « fossé » entre les capacités de production actuelle et celles requises, alors que la construction de sous-marins est, a-t-il dit, « très cruciale » pour la sécurité des Etats-Unis.
Il a pointé du doigt la responsabilité de l’administration précédente du démocrate Joe Biden pour avoir « délaissé, négligé » selon lui la base industrielle de construction de sous-marins aux Etats-Unis.
L’élue démocrate Rosa DeLauro a également interrogé le ministre sur la volonté du Pentagone de ne demander qu’un budget limité pour la construction de la future classe Columbia de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
« Cela ne va-t-il pas envoyer un signal d’alarme à travers la base industrielle de défense sur un manque d’engagement dans ce programme? », a demandé l’élue.
Pete Hegseth a promis un engagement maximum du gouvernement dans la livraison « à temps » de ces sous-marins, mais n’a pas commenté l’affirmation de Rosa DeLauro selon laquelle le Pentagone compte étaler sur 2027 et 2028 – au lieu de 2026 – 3,1 milliards de dollars destinés à leur construction.
Les déclarations du ministre arrivent sur fond d’inquiétudes croissantes en Australie sur la capacité des Etats-Unis à remplir leurs termes de l’alliance Aukus, signée de manière tripartite avec le Royaume-Uni en 2021.
L’accord prévoit la fourniture à partir de 2040 d’une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire d’un coût total de 235 milliards de dollars américains, sur 30 ans.
Des critiques redoutent que les chantiers navals américains mettent des années à construire les sous-marins pour l’Australie, alors qu’ils peinent déjà à fournir la marine américaine.
En 2021, Aukus avait été vécu par la France comme un véritable coup de poignard du gouvernement australien, qui avait alors brutalement annulé un mégacontrat pour 12 sous-marins conventionnels français devant être construits en Australie, pour quatre fois moins cher.