Le consortium Groupe Unis pour le canal (GUPC) « n’a pas l’intention de changer demain (lundi) le statut des travaux, alors que le préavis de 21 jours envoyé le 30 décembre lui permettrait de suspendre les travaux à tout moment, sans que ce scénario soit envisagé », selon un bref communiqué publié dimanche.
Le GUPC a ajouté qu’il « pourrait évaluer la situation et prendre une décision en ce sens à quelque moment que ce soit ».
L’Autorité du Canal de Panama (ACP) a fait savoir de son côté que la suspension éventuelle des travaux d’élargissement en cas de non versement de la rallonge financière demandée n’était « pas valable juridiquement » et qu’elle allait « à l’encontre des clauses du contrat ».
Dans le cadre de l’éventuelle poursuite du dialogue, M. Antonio Tajani, vice-président de la commission européenne, a annoncé dimanche qu’il allait tenter de servir de médiateur à la demande du GUPC.
Le GUPC, dirigé par l’entreprise espagnole du BTP Sacyr, a menacé fin décembre de suspendre le chantier dans un délai de 21 jours si l’Autorité du Canal de Panama (ACP) ne versait pas la rallonge financière de 1,6 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d’euros) demandée pour faire face aux « surcoûts » dus à des problèmes géologiques imprévus sur le chantier. Le contrat initial avait été conclu pour un montant de 3,2 milliards de dollars. Cet ultimatum arrivait a échéance lundi.
L’ultimatum lancé par le consortium concernait la construction de la troisième série d’écluses, partie la plus importante de l’élargissement du canal.
L’administrateur Jorge Quijano a minimisé la portée du communiqué du GUPC indiquant qu’il « n’avait aucune valeur » s’il n’émanait pas du représentant du contractant Bernardo Gonzalez.
« De toutes façons le niveau d’activité sur le chantier est particulièrement bas depuis deux semaines comme vous pouvez le voir sur le terrain », a précisé M. Quijano dans un courriel envoyé à l’AFP.
Sacyr, l’entreprise espagnole qui dirige le GUPC, a dit à plusieurs reprises que le consortium n’abandonnerait pas le chantier même si les négociations pour obtenir la rallonge n’ont toujours pas abouti.
Ces travaux pharaoniques d’élargissement, d’un montant total de 5,2 milliards de dollars, ont commencé en 2009 et devaient initialement se terminer en 2014 afin de coïncider avec le centenaire du canal. Mais leur achèvement a été repoussé à 2015 après un premier désaccord dès le début du chantier entre l’ACP et GUPC sur la qualité du ciment utilisé.
L’ouvrage doit permettre à terme le passage de navires transportant jusqu’à 12.000 conteneurs, soit plus du double de la charge actuellement autorisée à traverser ce canal de 80 km.
La construction de ces écluses est réalisée à 65% selon l’ACP, qui évalue également à 72% l’évolution globale des travaux.
Long de 80 km, le canal de Panama, par lequel transite 5% du commerce maritime mondial, a été inauguré en 1914 et avait été rétrocédé par les États-Unis à Panama en 1999.