Selon le texte réglementaire, une zone placée sous « protection forte » concerne celle où « les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées », reprenant ainsi la proposition soumise à consultation publique jusque début février.
Le décret liste également les zones reconnues automatiquement comme telles, à l’image des coeurs de parcs nationaux ou des réserves biologiques, ainsi que celles qui le deviennent après étude, comme certaines zones humides ou cours d’eau, la bande littorale ou encore les forêts de protection.
Les critères permettant de déterminer au cas par cas les zones susceptibles de bénéficier de cette protection sont également détaillées.
La création de ces zones de « protection forte » est le résultat d’un engagement de la France, dans le cadre de la COP15 biodiversité, à protéger dès 2022 au moins 30% de ses terres et mers dont 10% du territoire sous cette appellation.
Jusqu’alors, seulement 1,8% du territoire national était concerné, et 0,2% de l’espace maritime français en Méditerranée, où le président sortant Emmanuel Macron a promis de monter à 5% d’ici 2027.
Pour les associations environnementales, cette protection ne va cependant pas assez loin, l’Aspas, qui promeut des espaces naturels sans prélèvement (chasse, pêche, coupe de bois, pastoralisme, etc) parlant même d’une « coquille vide » ne garantissant pas une réelle protection « de toute activité humaine susceptible d’impacter la nature ».
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) y a vu pour sa part une simple « labellisation de l’existant », quand l’ONG Pew estimait que la France tentait de « diluer la notion de protection forte ».