« D’abord, ce sont des bateaux qui ne sont pas armés », « qui seront des bateaux militaires quand ils arriveront en Russie », a-t-il fait valoir sur RMC-BFMTV, en soulignant qu’une partie de leurs coques avait été fabriquée en Russie.
« La livraison du premier bâtiment a lieu au mois d’octobre, donc la question de la suspension se posera au mois d’octobre », a souligné M. Le Drian. « A condition que ce soit dans un ensemble de mesures » qui pourraient être prises notamment au niveau européen, a ajouté le ministre.
« Mais Laurent Fabius a bien fait d’agiter cette menace », a-t-il affirmé. Le ministre des Affaires étrangères avait déclaré lundi que la France pourrait envisager de suspendre voire d’annuler la livraison des deux navires « si Poutine continue ce qu’il fait ».
Les bâtiments de type Mistral sont des navires de guerre polyvalents pouvant transporter des hélicoptères et des chars. La vente à la Russie de deux de ces bâtiments de projection et de commandement (BPC) a été conclue en juin 2011 pour un montant évalué à environ 1,2 milliard d’euros.
Qualifiant la situation en Crimée d' »inacceptable », M. Le Drian a estimé que l’heure était aujourd’hui « à la diplomatie ferme pour éviter toute escalade ». « L’hypothèse d’une intervention militaire me paraît exclue à ce jour parce que je fais confiance à la diplomatie qui est en oeuvre », a-t-il affirmé en réponse à une question sur la possibilité d’une action militaire européenne et de la France en Ukraine. « Je n’aborde pas cette question aujourd’hui », a-t-il dit.
M. Le Drian a par ailleurs indiqué qu’il rencontrerait vendredi « à la demande du président de la République » les ministres de la Défense de Pologne et des Etats baltes. « Pour leur dire notre solidarité active et voir avec eux comment on peut accompagner leurs efforts de sécurité ».
M. Le Drian a par ailleurs jugé « vraisemblable » l’annulation du sommet Russie-Union européenne qui doit se tenir en juin à Sotchi, en Russie.
« A partir du moment où on commence à relativiser la question des frontières, on ouvre le chemin à toute une série de difficultés », a-t-il estimé.