« Concernant les marins d’autres nationalités sur le navire (…) en l’absence du remboursement des obligations, NML Capital Limited est prêt, dans l’immédiat, à prendre à sa charge les frais d’acheminement de n’importe quel marin vers son pays d’origine », apprend-on dans une lettre datée du 15 octobre adressée par Ace Ankomah, l’avocat ghanéen du fond spéculatif NML à l’avocat de l’Argentine, dont l’AFP a obtenu une copie.
Cette offre concerne « tous les non-Argentins », a confirmé à l’AFP une source familière du dossier.
La frégate argentine a été saisie le 2 octobre par les autorités portuaires ghanéennes suite à un recours du fonds spéculatif NML, basé aux Iles Caïman, qui réclame plus de 370 millions de dollars (283 millions d’euros) à Buenos Aires.
L’équipage de l’ARA Libertad, en majorité argentin, compte aussi parmi ses 200 et quelques marins des ressortissants de plusieurs pays sud-américains et au moins un Sud-Africain, selon la marine argentine.
Les vices-ministres argentins de la Défense et des Affaires étrangères, Algredo Forti et Eduardo Suain, ont été envoyés au Ghana afin de résoudre l’affaire qui prenait des allures de crise diplomatique.
Peu de détails ont filtré sur les pourparlers entre le gouvernement ghanéen et la délégation argentine, et Ace Ankomah, l’ avocat de NML, a déclaré à l’AFP ne pas y avoir assisté.
Le Chili a déclaré souhaiter envoyer une délégation au Ghana, l’équipage comptant 15 Chiliens.
Dans son courrier, M. Ankomah rappelle à l’Argentine que le navire peut être libéré immédiatement si Buenos Aires dépose une caution de 20 millions de dollars (15,4 millions d’euros).
L’affaire du navire a aussi déclenché une crise au sein de la marine et de l’armée en Argentine.
La directrice du renseignement militaire stratégique, Lourdes Puente Olivera, a démissionné jeudi dans le sillage de cette affaire, faisant suite à la démission du chef de la marine argentine, l’amiral Carlos Alberto Paza, lundi.
Deux responsables de la marine ont aussi été sanctionnés par le ministère de la Défense pour avoir autorisé cette escale du Libertad avec ses 200 marins à bord.
NML, un « fonds vautour », a acheté une partie de la dette argentine à bas prix au moment de l’effondrement de l’économie argentine, en 2000.
Buenos Aires a depuis rééchelonné ou remboursé 93% de sa dette, les 7% restants étant pour l’essentiel entre les mains de fonds spéculatifs.
Si le navire est retenu au port, son équipage peut circuler en toute liberté.