49,4 millions de tonnes de marchandises ont été transportées par bateau, soit une baisse de 6,6% pour une année « contrastée », a indiqué VNF lors d’une conférence de presse.
Alors que la logistique fluviale était sur une trajectoire de timide croissance, le recul de 2022 est principalement dû à la baisse d’activité dans la construction de bâtiments neufs, par exemple dans les grands chantiers autour de Paris.
VNF a notamment constaté un coup de frein dans les granulats, qui représentent à eux seuls 25 à 30% du transport fluvial.
Le transport de matériaux pour la métallurgie, d’engrais et de sel ont également reculé.
Les chiffres étaient pourtant bons pour les céréales et les conteneurs. Le secteur agricole a fortement progressé (+8,6%) et représente désormais 30% du fret transporté. Il a été porté par les exportations vers le Benelux et l’Allemagne depuis les régions frontalières .
Le transport de conteneurs a également progressé de 3,9%, avec 605.500 conteneurs (équivalent vingt pieds) transportés.
La France dispose de 2.000 km de voies navigables adaptées au fret (contre 30.000 km de voies ferrées par exemple) et elles restent sous-utilisées.
VNF compte notamment sur le développement des interconnexions avec le rail, ainsi que sur la logistique urbaine, pour poursuivre la croissance du fret fluvial, a indiqué son directeur général Thierry Guimbaud.
L’activité touristique a connu de son côté une « belle reprise », avec une hausse de 5% de l’activité des paquebots fluviaux par rapport à 2019, année de référence avant la pandémie.
La sécheresse a eu un léger impact sur le trafic pendant l’été: la navigation a été interrompue sur 15% du réseau, notamment sur les petits canaux en Bourgogne, mais elle a été assurée pour les bateaux de grand gabarit. Le Rhin et le Danube ont au contraire été fortement touchés par la sécheresse et une partie de leur clientèle des croisières s’est reportée sur la Seine.
Concernant 2023, une cellule de crise se réunit tous les 15 jours pour veiller aux réserves d’eau du réseau, qui assurent la continuité de la navigation au coeur de l’été: sur la Seine, les réserves sont cet hiver inférieures de 10% à l’année dernière.
L’établissement public va continuer à investir (330 millions en 2022, 340 en 2023) pour régénérer ses infrastructures et moderniser son réseau. Ces travaux comprennent notamment la modernisation des écluses de Méricourt sur la Seine, de travaux sur la Deûle et la réouverture du canal Condé-Pommeroeul dans les Hauts-de-France.