A la fois période de concertation de dix mois avec tous les acteurs du secteur et cellule au sein du ministère de la Marine pour les accompagner, France-Mer 2030 offrira un « guichet unique de l’Etat dédié uniquement à la décarbonation du maritime et à l’innovation » avec « comme horizon le navire zéro émission », a détaillé M. Berville.
Une trajectoire de décarbonation devra être définie pour chaque type de flotte, a-t-il indiqué, insistant sur la nécessité de lever rapidement « les verrous technologiques » pour décarboner navires de pêche, de commerce et de plaisance.
Dans cette optique, le gouvernement prévoit de mobiliser « 300 millions d’euros de financement public d’ici la fin du quinquennat » mais également de « créer un fonds d’investissement maritime (…) pour démultiplier les soutiens à travers les subventions, des prises de participations et des garanties ».
Ce mécanisme devra aller de pair avec la mobilisation de fonds privés, qui pourraient permettre d’atteindre en tout un milliard d’euros d’investissements, espère M. Berville.
Alors que seulement 12% des navires utilisés en France y sont aujourd’hui construits contre 80% en 1980, a souligné M. Berville, « nous allons remettre une à une toutes les briques technologiques pour aller vers le navire zéro émission », qui devra être « le plus français possible, de sa quille à sa pile à combustible ».
Insistant sur le rôle de la formation pour décarboner le secteur maritime, le secrétaire d’Etat a également souligné l’ambition de doubler d’ici 2027 le nombre d’officiers formés en France.
Le PDG de CMA CGM Rodolphe Saadé a pour sa part annoncé que l’armateur français allait « doter le nouveau fonds France-Mer d’une enveloppe de 200 millions d’euros pour aider la filière maritime à décarboner ».
« Il ne s’agit pas que du fret mais de tout ce qui touche au maritime en France », a-t-il précisé. CMA CGM doit lancer dans ce cadre une plateforme d’appel à projets en janvier 2023.
Cette somme s’inscrit dans le fonds de 1,5 milliard d’euros déjà annoncé par l’armateur pour accélérer la décarbonation de ses activités.
Sur l’éolien en mer, M. Berville a réaffirmé l’objectif de 50 parcs en 2050 énoncé par Emmanuel Macron, expliquant que l’Etat allait lancer 2 GW d’appels d’offres par an, afin que 20 GW soient attribués d’ici 2030.