Cette décision intervient après l’inculpation pour corruption du PDG du groupe éponyme, Gautam Adani, il y a trois semaines.
Il lui est reproché d’avoir délibérément induit en erreur des investisseurs internationaux dans le cadre d’un système de corruption de plusieurs millions de dollars.
La filiale Adani Ports and Special Economic Zone Ltd a annoncé mardi retirer sa demande de prêt de 553 millions de dollars auprès de l’agence gouvernementale américaine Development Finance Corporation (DFC) destinés à la construction du terminal international en eau profonde de Colombo Ouest.
Le projet « avance bien et devrait être mis en service au début de l’année prochaine », affirme le groupe.
Selon lui, « il sera financé par les comptes de régularisation internes de la société et le plan de gestion du capital.
Cette infrastructure, d’un coût total estimé à 700 millions de dollars, se situe à côté d’un autre terminal géré par la Chine dans le vaste port de la capitale sri lankaise.
L’accord de financement de la DFC avait été finalisé en fin d’année dernière.
Par le passé, New Delhi et Washington s’étaient inquiétés de la possibilité pour Pékin de bénéficier d’un avantage militaire grâce au port de Hambantota (sud).
Le Sri Lanka, incapable de rembourser un prêt contracté auprès de la Chine en 2017 pour le construire, avait fini par le céder à Pékin.
Après l’inculpation de M. Adani en novembre, Colombo a ouvert une enquête sur des investissements réalisés sur son sol par le groupe Adani, notamment concernant le port de Colombo ouest et une ferme éolienne dans le nord-ouest du pays.
Le conglomérat indien a annoncé fin novembre dernier avoir perdu près de 55 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis l’inculpation aux Etats-Unis de son patron-fondateur Gautam Adani, considéré comme un proche du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi.
Cette affaire a jeté à nouveau le trouble sur l’empire Adani, dont les activités s’étendent des mines de charbon et énergies renouvelables jusqu’aux ports et aéroports ou encore aux médias.
En 2023, le groupe avait été accusé de « manipulation éhontée » des cours de ses propres actions et de « fraude comptable sur plusieurs décennies » par la société d’investissement américaine Hindenburg Research. Des accusations rejetées par M. Adani.