Il y a une semaine, plusieurs journaux avaient annoncé cet exercice, alors que le Japon et la Chine sont au plus mal en raison précisément d’un différend sur un archipel en mer de Chine orientale.
Selon l’agence de presse japonaise Jiji, les deux gouvernements auraient pris cette décision pour ne pas aggraver les choses, même si l’exercice se serait déroulé sur une île japonaise qui n’est pas sujette à contestation.
L’exercice envisagé entrait dans le cadre de plus larges manoeuvres conjointes prévues début novembre. Il devait associer des moyens amphibies et aériens – navires et hélicoptères – pour débarquer sur l’île d’Irisunajima d’ordinaire utilisée par l’armée américaine pour des exercices de tir.
« Rien n’a été décidé pour l’instant », a toutefois indiqué dimanche à l’AFP une source gouvernementale japonaise.
Située en mer de Chine orientale, Irisunajima se trouve à plusieurs centaines de kilomètres des îles inhabitées Senkaku, administrées par Tokyo, mais revendiquées avec force par Pékin sous le nom de Diaoyu.
Les gouvernements japonais et américains auraient émis des réserves quant à la pertinence d’un tel scénario, de crainte d’entraîner une réponse énergique de Pékin.
La tension entre la Japon et la Chine est particulièrement montée depuis la nationalisation, début septembre, de ces îles par Tokyo. D’importantes manifestations antijaponaises ont eu lieu peu après en Chine pendant plusieurs jours, émaillées de violences à l’encontre de magasins, entreprises et bâtiments officiels nippons.
Fin septembre Pékin a annulé les célébration du 40ème anniversation de la normalisation diplomatique avec Tokyo, et dernièrement a boudé le sommet annuel du FMI au Japon en n’envoyant ni son ministre des finances ni le gouvernement de la banque centrale.
C’est dans ce contexte tendu que Pékin a effectué vendredi des manoeuvres navales en mer de Chine orientale.
Ces manoeuvres d’une seule journée visent à améliorer la préparation de la Chine « à la défense de sa souveraineté territoriale et de ses intérêts maritimes », avait indiqué la veille un communiqué de la Flotte chinoise de l’Est, l’une des trois grandes flottes de l’Armée populaire de libération (APL).
Les manoeuvres chinoises sont toutefois souvent considérées comme une forme de réponse aux exercices aéronavals communs USA-Japon, USA-Philippines ou USA-Corée du Sud, eux-mêmes interprétés comme des avertissements à Pékin ou Pyongyang.