En visite à Washington, Itsunori Onodera a fait allusion à ce scénario hypothétique pour illustrer la décision historique du gouvernement japonais d’autoriser l’armée à participer à des opérations militaires extérieures, une première depuis l’instauration en 1947 d’une Constitution pacifique.
Concrètement, des soldats japonais pourront secourir des forces d’un pays allié attaquées et ce même si le Japon n’est pas directement attaqué lui-même.
« Si des navires américains étaient envoyés pour défendre le Japon et que la flotte américaine était attaquée, la constitution japonaise nous interdisait jusqu’ici de venir en aide à ce bateau », a expliqué le ministre devant le groupe de réflexion washingtonien Center for Strategic and international Studies.
Le ministre, par la voix d’un interprète, a expliqué que la décision du gouvernement de Shinzo Abe annoncée le 1er juillet allait ouvrir à de nouvelles formes de coopération militaire entre le Japon et les Etats-Unis.
Cette évolution approuvée par Washington a provoqué l’ire des Chinois et d’une partie de l’opinion japonaise qui reste vivement attachée à la Charte pacifiste.
« Cette décision courageuse et historique va faire date car elle va permettre au Japon d’augmenter considérablement sa contribution à la sécurité régionale et mondiale et d’élargir son rôle sur la scène internationale », a affirmé le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, lors d’une conférence de presse conjointe vendredi.
Le Premier ministre japonais a également déclaré que son pays avait augmenté ses dépenses militaires pour la première fois depuis des années afin d’améliorer son système de défense antimissiles, de mettre en place des unités équipées de véhicules amphibies et de renforcer ses « forces navales » pour « protéger leurs îles ».
Ces annonces interviennent dans un contexte de relations houleuses entre Pékin et Tokyo au sujet de plusieurs différends territoriaux en mer de Chine orientale.