Les autorités italiennes leur ont ensuite désigné le port d’Ortona, situé dans le centre du pays sur la côte Adriatique, pour débarquer les rescapés, au grand dam de l’ONG qui a critiqué ce choix « lointain ».
« Ils devront supporter trois jours supplémentaires de navigation inutile pour enfin atteindre un lieu sûr », a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Ocean Viking a effectué deux sauvetages « à la suite d’alertes données par Alarm Phone (un numéro utilisé par les migrants rencontrant des difficultés lors de leur traversée de la Méditerranée, NDLR) dans la région de recherche et de sauvetage libyenne ».
Leurs équipes ont d’abord secouru 33 personnes d’une embarcation « impropre à la navigation » sur laquelle aucun des naufragés ne portait de gilets de sauvetage.
Quatre heures plus tard, SOS Méditerranée a secouru 34 autres personnes d’une embarcation similaire en détresse.
« Les rescapés présentaient plusieurs brûlures graves dues au carburant et des symptômes d’intoxication. Un rescapé s’est effondré peu de temps après son arrivée sur l’Ocean Viking », a précisé l’ONG.
Samedi après-midi, à la suite d’un signal de détresse relayé par un navire de pêche, l’Ocean Viking a secouru 61 personnes, dont trois femmes et deux enfants, d’une embarcation en bois en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye.
SOS Méditerranée a secouru plus de 39.000 personnes en Méditerranée depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde.
Depuis janvier 2023, 2.468 migrants sont portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
En première ligne face à cette explosion des traversées de migrants, l’Italie a récemment adopté un décret qui entrave en partie les activités des navires d’ONG. Ces derniers doivent désormais transporter les personnes secourues vers un port – souvent très lointain – dès la première opération, les empêchant de facto d’enchaîner les sauvetages.