« L’Alan Kurdi a atteint le port d’Arbatax et a reçu l’instruction des autorités portuaires de jeter l’ancre et d’attendre de plus amples instructions », indique un communiqué de l’ONG qui affrète le bateau.
Sea-Eye a toutefois précisé ne pas savoir si Arbatax serait un « port sûr », c’est-à-dire si les personnes rescapées, parmi lesquelles se trouvent des enfants, pourraient débarquer.
En milieu de journée, le ministère italien de l’Intérieur a publié un communiqué indiquant avoir autorisé le navire à sabriter dans le port d’Arbatax et à débarquer les personnes à bord.
« La procédure de relocalisation européenne a été lancée en même temps que l’autorisation à ces requêtes (de s’abriter et de débarquer les migrants, ndlr). 80% des migrants secourus seront transférés dans d’autres pays européens », conclut le communiqué.
Auparavant, l’ONG basée à Ratisbonne en Bavière (Allemagne), avait indiqué avoir été contactée par les autorités italiennes « mercredi à minuit pour discuter au bout de cinq jours (!) de la suite de la coordination et pour proposer au bateau une protection contre les intempéries à Arbatax ».
La France avait demandé mercredi à l’Italie de laisser accoster l’Alan Kurdi qui a secouru samedi 133 personnes en Méditerranée, alors qu’il faisait route vers le port français de Marseille (sud) faute d’avoir pu débarquer sur les côtes italiennes.
Huit personnes, dont un bébé de cinq mois, avaient toutefois été évacuées par les gardes-côtes italiens. Plus de 50 mineurs se trouvent encore à bord du bateau, dont beaucoup sont des jeunes non accompagnés, selon Sea-Eye. De jeunes enfants se trouvent aussi sur le navire.
Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal avait indiqué mercredi que le bateau de Sea-Eye devait « être accueilli dans le port sûr le plus proche », la France déclinant ainsi implicitement toute possibilité de laisser accoster le navire à Marseille.
Le principe du débarquement de rescapés dans le « port sûr » le plus proche, inscrit dans le droit maritime international, revient en général à confier, lors d’opérations de sauvetage en Méditerranée centrale, ce premier accueil à l’Italie ou à Malte.
De son côté, la ville de Marseille s’était dite prête à accueillir « sans condition » le bateau, même si la France a toujours refusé une telle option.