L’objectif, pour ce nouveau port imaginé dès 2002 et dont François Hollande était venu poser la première pierre en septembre 2016, est d’en d’accroître les capacités pour l’adapter « aux navires de nouvelle génération » et « aux besoins logistiques et industriels de demain ».
Avec un trafic poids lourds « qui a pratiquement doublé et un volume de fret transmanche qui a triplé au cours des 20 dernières années », les infrastructures du port de Calais « ne permettaient plus d’assurer une qualité de services optimale », selon la direction du premier port de passagers en France, le quatrième de marchandises.
Au-delà de l’augmentation de la capacité des terminaux, l’enjeu du projet est aussi d’accueillir les futures générations de ferries « de plus de 220 mètres de long » qui requièrent des « quais d’accostage plus longs » et dont les manoeuvres « nécessitent des bassins plus larges ».
Ce nouveau port comprend une digue de trois kilomètres, un bassin de 90 hectares navigables, 65 hectares de terre-plein (dont 45 gagnés sur la mer), trois nouveaux postes ferries et 39 bâtiments nécessaires à l’exploitation et à l’accueil des clients du port, dont 1.000 m2 réservés au duty-free.
Confronté au Covid-19 et au Brexit, le port de Calais – par lequel avaient transité 8,5 millions de passagers et 43 millions de tonnes de marchandises en 2019 – a souffert en 2020 de l’effondrement du tourisme, perdant quelque cinq millions de voyageurs (-61%), mais a mieux résisté sur le trafic de fret (-8%).
Mais « dès qu’il y aura possibilité de voyager normalement nous allons retrouver très vite le niveau de 2019 », assure le président du port Jean-Marc Puissesseau.
Le port mise aussi sur le fret non accompagné avec la création d’un hub intermodal de 13 hectares pouvant accueillir près de 600 remorques simultanément. Sur ce trafic, l’objectif du port de Calais est d’atteindre 100.000 remorques transbordées par an à l’horizon 2025.
Le financement du projet repose sur un montage public-privé : 89 millions d’euros en fonds propres et quasi fonds propres, 504 millions d’euros par émission obligataire d’une maturité de 40 ans et 270 millions d’euros en fonds publics (Région Hauts-de-France et Union Européenne).