Le président Muizzu, 45 ans, n’a pas cité nommément l’Inde, mais a promis qu’il tiendrait ses engagements électoraux parmi lesquels figurait l’expulsion de 50 à 75 membres des forces de sécurité indiennes.
L’archipel des Maldives occupe une place stratégique dans une zone géographique très convoitée dans l’océan Indien, se situant sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde.
L’Inde y a déployé une unité pour piloter des avions offerts aux Maldives afin d’effectuer des patrouilles sur son vaste territoire maritime.
« Le pays n’aura aucun personnel militaire étranger » sur son territoire, a déclaré M. Muizzu après avoir prêté serment lors d’une cérémonie télévisée qui s’est déroulée en plein air.
« Je tracerai une ligne rouge en ce qui concerne notre sécurité. Les Maldives respecteront également les lignes rouges des autres pays », a-t-il ajouté.
Le président Muizzu avait déclaré récemment dans un entretien à l’AFP qu’il ne voulait pas redéfinir l’équilibre régional.
La victoire électorale de M. Muizzu en septembre reposait sur une campagne soutenue contre l’influence politique et économique démesurée de l’Inde aux Maldives, et plus particulièrement sur sa promesse d’expulser les forces indiennes.
Mais le nouveau dirigeant a affirmé qu’il ne permettrait pas à la Chine, ni à aucun autre pays, de prendre leur place, rejetant les informations qui le disent enclin à se rapprocher de Pékin.
L’Inde, puissance régionale, considérait que les Maldives, avec sa population d’environ 380.000 musulmans sunnites, entraient dans sa sphère d’influence mais s’est inquiétée de l’influence croissante de la Chine sous l’administration de l’ancien président Abdulla Yameen (2013-2018).
New Delhi a déjà connu des démêlés avec Malé, notamment sur le déploiement de soldats indiens pour contrecarrer une tentative de coup d’Etat de 1988.