« Le Panama a clairement fait savoir par l’intermédiaire du président (José Raúl) Mulino que nous ne pouvons pas accepter de bases militaires ou de sites de défense », a déclaré M. Ábrego, aux côtés de M. Hegseth, lors d’une conférence de presse dans la capitale panaméenne.
Le secrétaire à la Défense, qui opère depuis mardi une visite au Panama, avait plus tôt évoqué que « par le biais d’exercices conjoints (…) c’est l’occasion de relancer, que ce soit une base militaire, une station aéronavale, des endroits où les troupes américaines peuvent travailler avec les troupes panaméennes » pour « sécuriser » le canal qui relie Atlantique et Pacifique.
« Nous nous réjouissons de l’occasion qui nous est donnée d’accroître la présence des troupes aux côtés des Panaméens afin de garantir la souveraineté du canal de Panama », a ajouté M. Hegseth, en référence aux exercices de sécurité conjoints menés par les deux pays.
En mars, NBC News, citant deux responsables américains anonymes, avait indiqué que la Maison Blanche avait « demandé à l’armée américaine de réfléchir à des options pour accroître la présence des troupes américaines au Panama ».
L’annonce par NBC News d’un renforcement de la présence militaire avait suscité surprise et malaise au Panama, car plus aucune troupe américaine n’est stationnée dans le pays depuis 25 ans, à l’exception de ces exercices conjoints occasionnels.
Les forces armées américaines sont intervenues au Panama en décembre 1989 pour faire chuter l’ancien dictateur Manuel Antonio Noriega, accusé de trafic de drogue.
Les États-Unis avaient ensuite entamé en 1994 un processus de retrait de leurs bases militaires, installées pour protéger la voie d’eau interocéanique, avant de remettre la gestion du canal au Panama le 31 décembre 1999.
Le canal, construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, est passé sous contrôle panaméen dans le cadre de traités bilatéraux négociés sous le mandat du président démocrate Jimmy Carter.
Mais l’actuel président Donald Trump a menacé de le « reprendre », sans exclure le recours à la force, au motif qu’il serait en sous-main contrôlé par Pékin.