« Au total, le gouvernement a demandé un effort de 8,5 milliards d’euros à 400 grandes entreprises. Ce sera 800 millions pour CMA CGM: 500 la première année et 300 la suivante » dit M. Saadé, « un effort conséquent pour notre groupe, que nous ferons par esprit patriotique ».
Mais « si les montants » de la contribution exceptionnelle que les grandes entreprises devront payer au budget 2025 et 2026 devaient augmenter « de manière significative », CMA CGM ferait face à un « risque », affirme l’armateur.
M. Saadé se dit « inquiet » de la « surenchère » à l’Assemblée nationale, où les ponctions fiscales sur les entreprises proposées par le gouvernement ont été alourdies par les députés en Commission des finances.
Le PDG dit craindre que les efforts demandés temporairement cette année et l’an prochain aux grandes entreprises ne durent « au-delà », et que la fiscalité devienne « imprévisible ».
« Si la fiscalité augmente, nous serons moins en mesure d’investir » met-il en avant, évoquant notamment un « impact » sur les investissements du groupe « dans les navires aux nouvelles énergies décarbonées et dans les terminaux ».
« Pour que la France reste attractive, nous avons besoin d’une fiscalité qui ne nous déstabilise pas dans la compétition internationale » ajoute-t-il en faisant également référence à un amendement, rejeté en commission, rabotant les avantages du système de la taxe au tonnage dont bénéficient les armateurs en remplacement de l’impôt sur les sociétés.
« Tous nos principaux concurrents, et 90% de la marine marchande dans le monde, bénéficient du régime de la taxe au tonnage. S’il était suspendu en France, cela poserait un véritable problème de compétitivité. Cela nous mettrait hors concours face à nos concurrents mondiaux », ajoute M. Saadé en rappelant que son groupe a été proche du dépôt de bilan en 2008-2009 et que ses activités de logistique et de médias « sont soumises à l’impôt sur les sociétés ».