« Corsica Maritima annonce que M.Patrick Rocca devient actionnaire de la société et rejoint ainsi à égalité les 14 associés fondateurs », on indiqué les deux compagnies dans un communiqué commun.
L’entrée de M.Rocca au capital de Corsica Maritima « permet de trouver les conditions d’une exploitation pérenne et apaisée du service maritime de la Corse et de ses développements méditerranéens », ajoutent-elles.
Corsica Maritima, selon le communiqué, « poursuivra le processus d’information-consultation des salariés en vue de procéder aux évolutions du capital de la SAS (société par actions simplifiée) MCM (Maritima Ferries) ».
Les deux entreprises avaient annoncé en janvier leur projet de rapprochement, Corsica Maritima souhaitant prendre le contrôle de Maritima Ferries, nouvel épisode dans le feuilleton rocambolesque de la reprise de la SNCM, obtenue en novembre par Patrick Rocca notamment face à Corsica Maritima.
Ce projet doit toutefois encore être validé par le tribunal de commerce de Marseille, ont souligné des experts interrogés par l’AFP. Pour ce faire, M. Rocca devra saisir le tribunal d’une requête « pour modification du plan » de reprise de la compagnie.
Lors d’une audience récente portant sur le rachat des actifs de l’ex-SNCM par M. Rocca, le procureur de la république de Marseille Brice Robin avait souligné qu’il s’opposait à une telle solution.
Le tribunal de commerce de Marseille a rejeté jeudi dans un jugement une demande d’autorisation de cession du capital de Maritima Ferries à Corsica Maritima, la jugeant irrecevable précisément parce que M. Rocca est devenu pleinement propriétaire des actifs de l’ex-SNCM et que la demande introduite s’appliquait à son statut précédent de locataire-gérant.
« Le tribunal a rappelé que pour toute modification, il faut faire une demande de requalification » du plan de reprise, a analysé Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC: Patrick Rocca « ne peut pas céder le capital, il faut faire une requête de requalification ».
Pour l’avocat de Patrick Rocca, Alain Guidi, le tribunal de commerce a en revanche offert à M. Rocca la possibilité de faire « ce qu’il voulait », en reconnaissant que l’entrepreneur corse avait bien rempli toutes les conditions pour devenir propriétaire de la compagnie. « Pour le capital social, je fais ce que je veux, sous réserve que je respecte le plan de cession », a-t-il assuré, estimant que M. Rocca n’avait pas besoin de repasser devant le tribunal de commerce pour céder Maritima Ferries à Corsica Maritima.
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