« Le sujet (des médias) m’intéresse, donc je regarde » de possibles opportunités d’affaires, a déclaré M. Saadé au micro de France Inter.
CMA CGM a acquis 100% des titres de La Provence le mois dernier, épilogue d’une bataille judiciaire avec Xavier Niel pour reprendre les parts détenues par la holding de feu Bernard Tapie.
« Quand j’ai appris que La Provence, que je lis régulièrement à Marseille, était à la vente, je me suis dit +il faut saisir cette opportunité, le journal ne peut pas être transféré à Nice ou ailleurs, il faut le garder à Marseille et préserver l’emploi+ », a développé M. Saadé.
Au sein d’un attelage mené par le producteur Stéphane Courbit, M. Saadé s’était également positionné pour la reprise de la chaîne de télévision M6, avant que le géant allemand des médias Bertelsmann renonce à céder sa participation majoritaire.
Sur M6, « pour l’instant, la route est fermée, mais on ne sait jamais », a remarqué le dirigeant de CMA CGM.
Rodolphe Saadé a toutefois nié avoir l’intention de suivre les traces de Bernard Tapie et de tenter d’acquérir l’Olympique de Marseille, alors que CMA CGM, dont le siège est situé dans la cité phocéenne, va devenir le sponsor maillot de l’équipe de football à partir de juillet 2023.
« Pour l’instant, la politique je n’en fais pas, et pour l’OM c’est un partenariat stratégique que l’on met en place, et je pense que ça suffit », a-t-il assuré.
Les bénéfices de CMA CGM ont explosé (14,8 milliards de dollars au premier semestre) grâce au bond des tarifs du fret, suscité par la reprise économique dans la foulée du Covid-19 et la désorganisation des flux de marchandises.
Grâce à ces rentrées, la société a multiplié les rachats dans la logistique (Colis Privé, Gefco…), et les prises de participation (Air France-KLM et Eutelsat).
Mais elle aborde désormais un cycle moins favorable, a rappelé son PDG: les tarifs du fret maritime ont déjà été « divisés par cinq » par rapport à leur niveau le plus élevé.
Après une « période exceptionnelle pendant deux ans et demi, il faut qu’on atterrisse tous », a-t-il ajouté, prédisant une année 2023 « difficile » en Europe à cause de la crise énergétique.
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