Onze chasseurs-bombardiers non armés – des Rafale, nouveau fleuron de l’aviation et de l’aéronavale françaises, ainsi que des Super Etendard – se sont exercés au catapultage depuis le pont d’envol et à l’appontage, une manoeuvre particulièrement délicate.
« Ca reste un exercice de haut vol, c’est plus un moment de concentration que de tension », a expliqué le capitaine de frégate Sébastien, depuis la passerelle du Charles de Gaulle (les militaires français ne dévoilent plus leur identité pour des raisons de sécurité, ndlr).
Les deux appareils de surveillance Hawkeye embarqués sur le porte-avions enchaînent également les rotations pour surveiller l’espace aérien et maritime environnant.
La position exacte du porte-avions, parti mercredi de Toulon (sud de la France) avec tout un groupe aéronaval de protection (dont des frégates et un sous-marin), n’est pas communiquée pour des raisons de sécurité.
Il sera « en mesure d’agir à partir de demain (lundi) », a toutefois annoncé dimanche le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur la radio Europe 1, neuf jours après les attentats de Paris revendiqués par l’EI qui ont fait 130 morts et 350 blessés.
L’armée française va ainsi tripler sa capacité de frappes, les 26 chasseurs du porte-avions – 18 Rafale et huit Super Etendard – venant s’ajouter aux 12 appareils stationnés aux Emirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000).
Le porte-avions apporte une « plus-value opérationnelle majeure » au Levant, s’est félicité le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, dans le Journal du Dimanche (JDD).
Ses appareils, grâce à de multiples vols de reconnaissance, de même que les bâtiments qui l’accompagnent – dont une frégate belge et une britannique – vont aussi donner une « capacité supplémentaire de renseignement » à la coalition contre l’EI emmenée par les Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Le Charles de Gaulle « conforte enfin la France dans la coalition dans la mesure où il part aussi pour relever un porte-avions américain dans le Golfe », a annoncé le général, confirmant ainsi qu’après la Méditerranée, le groupe aéronaval poursuivrait sa mission vers le Golfe.