Le premier sous-marin brésilien de technologie française mis à flot

La mise à flot, cérémonie en grandes pompes en présence du président Michel Temer et de son successeur Jair Bolsonaro, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, a lieu dix ans après la signature du contrat de 6,7 milliards d’euros remporté par le groupe français DCNS (aujourd’hui Naval Group).

L’ambitieux programme Prosub a pour but d’assurer au Brésil, grâce à cette nouvelle flotte de sous-marins, la protection de ses 8.500 kilomètres de côtes et de ses gisements de pétrole en eaux très profondes.

Baptisé du nom d’une bataille navale remportée par l’armée brésilienne au XIXe siècle, ce sous-marin de type « Scorpène » mesure 72 mètres de long et pèse près de 1.800 tonnes.

Rutilant sous le soleil, orné de grandes cocardes aux couleurs jaune et bleu du Brésil, avec la végétation luxuriante de collines surplombant le littoral en toile de fond, le sous-marin, est descendu lentement vers la mer à l’aide d’un gigantesque ascenseur.

Arrivé en hélicoptère, le président Temer a symboliquement actionné le mécanisme en appuyant sur un gros bouton rouge lumineux.

Auparavant, le sous-marin avait été baptisé au champagne, sous un tonnerre d’applaudissements, par la première-dame Marcela Temer, vêtue d’une robe légère de couleur mauve.

Après cette mise à flot symbolique, le sous-marin sera soumis à toute une série de tests et ne devrait être mis en service que dans deux ans.

Les nouveaux sous-marins remplaceront les cinq submersibles conventionnels que le pays possède, construits en collaboration avec l’Allemagne entre 1980 et 1990.

Dotés d’une meilleure autonomie, ils permettront d’assurer la protection des ressources naturelles de l' »Amazonie bleue », nom donné aux eaux territoriales brésiliennes (4,5 millions de km2), d’une surface comparable à celle de la forêt amazonienne.

« Il s’agit d’une combinaison entre la technologie française, les compétences et les besoins de la Marine brésilienne, une sorte de tropicalisation (du Scorpène) pour protéger le vaste patrimoine de l’Amazonie bleue », a déclaré André Portalis, président d’ICN, consortium responsable du chantier naval, formé par Naval group et le groupe brésilien du bâtiment Odebrecht.

L’un des principaux enjeux : surveiller les gisements de « pré-sal », immenses réserves de pétrole situées en eaux très profondes, sous une épaisse croute de sel, et dont les concessions ont commencé à être négociées ces dernières années lors d’enchères très disputées par les majors du secteur.

lg/jb/bp

NAVAL GROUP

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