Baptisé « Riachuelo », du nom d’une bataille navale remportée par l’armée brésilienne au XIXe siècle, ce sous-marin de type « Scorpène » mesure 72 mètres de long et pèse près de 1.800 tonnes.
Il permettra au Brésil d’assurer la protection de ses 8.500 kilomètres de côtes et de ses gisements de pétrole en eaux très profondes.
Muni de torpilles lourdes et de missiles, il est présenté par la Marine brésilienne comme le « sous-marin conventionnel le plus moderne du monde ».
« Riachuelo » sera mis à flot dix ans après la signature du contrat de 6,7 milliards d’euros remporté par le groupe français DCNS (aujourd’hui Naval Group), prévoyant notamment des transferts de technologie et la construction d’un chantier naval ultra-moderne.
« Ce sous-marin est d’une importance fondamentale, parce qu’il permet au Brésil de franchir une nouvelle frontière technologique », explique à l’AFP Nelson Düring, directeur du site spécialisé dans les affaires de défense Defesanet.
« Il possède des caractéristiques uniques, qui donneront au Brésil un pouvoir de dissuasion dans l’Atlantique sud grâce à sa grande autonomie », ajoute-t-il.
Ces « Scorpènes » sont plus grands que ceux réalisés pour le Chili, la Malaisie ou l’Inde, ce qui leur permet d’emporter plus de réserves en vivres et en combustible, gagnant ainsi en autonomie pour naviguer dans l’immensité des eaux territoriales brésiliennes.
La mise à flot de vendredi aura lieu en présence du président Michel Temer. La participation du président élu Jair Bolsonaro, dont l’investiture aura lieu le 1er janvier, a également été évoquée, mais non confirmée officiellement.
Les trois autres sous-marins conventionnels construits à Itaguai, baptisés « Humaita », « Tonelero » et « Angostura » doivent être mis à flot respectivement en 2020, 2021 et 2022.
Les nouveaux sous-marins remplaceront les cinq submersibles conventionnels que le pays possède, construits en collaboration avec l’Allemagne entre 1980 et 1990.
En ce qui concerne le sous-marin nucléaire « Alvaro Alberto », qui ne prévoit pas de transfert de technologie française pour ce qui est du réacteur, la mise à l’eau devait avoir lieu au second semestre 2029, six ans au-delà des prévisions initiales.
Le projet a pris du retard notamment en raison de restrictions budgétaires liées à la récession historique de 2015 et 2016 dont le Brésil peine encore à se relever.
Il a également été secoué par des soupçons de malversations, un des partenaires de Naval Group pour la construction du chantier d’Itaguai, le géant du BTP Odebrecht, étant au coeur d’un vaste scandale de corruption.
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