« Les Comoriens espèrent que les discussions entamées pour la résolution du différend qui oppose notre pays au vôtre, la France, sur la question de Mayotte nous permettrons de parvenir à un dénouement heureux, conformément aux résolutions des Nations unies », a déclaré M. Dhoinine à la tribune du sommet, en présence de François Hollande, impassible.
Revendiquée par Moroni, Mayotte est administrée par la France depuis l’accession des Comores à l’indépendance en juillet 1975. L’île est devenue le 101e département français en 2011.
Le président comorien, évoquant Mayotte, a parlé de « la quatrième île des Comores » alors que sur les routes de Grande Comore des pancartes proclament: « Mayotte est comorienne et le restera à jamais ».
Selon le site internet d’information, le Journal de Mayotte, le président français avait affirmé la veille que « les Comores ne peuvent plus revendiquer Mayotte », ajoutant que « la question n’est plus négociable », lors d’un entretien avec la presse locale.
Chaleureusement applaudi, Ikililou Dhoinine a également appelé à « mettre fin définitivement à un drame humain qui détruit quotidiennement des familles comoriennes », une allusion aux dizaines de Comoriens qui se noient chaque année en tentant de rejoindre Mayotte par la mer.
L’archipel des Comores, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, n’est qu’à 70 kilomètres des côtes de Mayotte et ses habitants sont nombreux à risquer la traversée sur des embarcations de fortune, les kwassa kwassa.
Dans une allusion au « visa Balladur » qui encadre strictement depuis 1994 la circulation entre les Comores et Mayotte, le chef de l’Etat comorien a appelé à « stopper définitivement » le « drame » de ces migrants.
« Elles sont nombreuses les victimes du visa instauré depuis 94 », a-t-il souligné.
Evoquant des « drames tragiques » lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet, François Hollande a estimé « qu’il ne peut y avoir de libéralisation des visas que si il y a une maîtrise de l’immigration ».
« Je suis à la fois ferme et ouvert sur l’avenir », a-t-il enchaîné, précisant que cette question devait être traitée par le Haut conseil paritaire récemment créé par les deux pays.
« Nous devons travailler ensemble », avait-il déclaré à la tribune du sommet, ajoutant qu' »il n’y aura pas de lutte contre l’immigration clandestine s’il n’y a pas un combat pour le développement, et notamment pour le développement des Comores ».
Le président français achevait à Moroni une tournée de 72 heures dans l’océan Indien qui l’avait mené auparavant à La Réunion et à Mayotte.