Le président du Panama dément que les navires américains soient dispensés de péage pour traverser le canal

Panama, 6 fév 2025 (AFP) – Il est « absolument faux » que les navires américains soient dispensés de péage pour traverser le canal de Panama comme l’avait affirmé mercredi le département d’Etat, a indiqué jeudi le président panaméen José Raul Mulino.

« Je démens ce communiqué du département d’État parce qu’il est basé sur quelque chose d’absolument faux », a affirmé M. Mulino lors d’une conférence de presse, qualifiant la situation d' »intolérable ».

L’Autorité du Canal de Panama, qui administre le canal, avait déjà démenti l’annonce américaine.

« C’est intolérable, tout simplement intolérable. Et aujourd’hui, le Panama annonce au monde mon rejet absolu du fait que nous continuions à développer des relations bilatérales sur la base de mensonges et de faussetés », a souligné M. Mulino.

Le département avait affirmé mercredi soir sur X que « l’Etat du Panama a donné son accord pour ne plus faire payer aux navires de l’Etat américain la traversée du Canal de Panama », se félicitant que cela « va faire économiser des millions de dollars à l’Etat américain ».

Mais l’Autorité du Canal de Panama, un organisme indépendant créé par la Constitution panaméenne pour administrer le canal qui « a le pouvoir de fixer les péages et autres droits pour le franchissement du canal » a rapidement démenti sur X, annonçant n’avoir « procédé à aucun ajustement de ces droits ».

Le président panaméen a dit avoir donné des instructions aux ambassades panaméennes pour « démentir » l’annonce du Département d’État.

La controverse survient quelques jours après la visite dimanche à Panama du secrétaire d’État américain Marco Rubio, se félicitant des progrès de ce pays vers une réduction de l’influence de la Chine sur l’important canal interocéanique qui le traverse.

Deux avocats panaméens ont déposé lundi une plainte demandant l’annulation de la concession qui permet à une filiale du conglomérat hongkongais CK Hutchison d’opérer deux ports aux deux extrémités du canal.

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal entre l’Atlantique et le Pacifique construit par les Etats-Unis, inauguré en 1914 et qui était resté sous souveraineté américaine jusqu’en 1999. Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d’un accord conclu en 1977 avec le président démocrate de l’époque Jimmy Carter.

« Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre », avait-il asséné.

« Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue », avait déclaré M. Trump dans son discours d’investiture, en affirmant que les navires américains étaient « gravement surtaxés ».

Un entretien téléphonique entre les deux présidents doit avoir lieu vendredi.

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