L' »ordre mondial vacille sur de nombreux fronts », a dit M. Egede, regrettant « un président américain, qui est très imprévisible et qui, de ce fait, inquiète les gens ».
Malgré l’insistance de la nouvelle administration américaine à vouloir « prendre » le Groenland, le chef du gouvernement a répété que les Groenlandais, qui ont l’indépendance en ligne de mire, ne veulent être ni Danois ni Américains.
« Ce qu’il s’est passé récemment, ce que le président américain a dit et fait, font qu’on ne veut pas être si proche (des Etats-Unis, ndlr) comme on a peut-être voulu l’être auparavant », a-t-il expliqué, reprochant au président Trump de ne pas les traiter « avec respect ».
Dans la nuit de dimanche à lundi, le chef de l’Etat américain a indiqué sur son réseau Truth Social vouloir « INVESTIR DES MILLIARDS DE DOLLARS pour créer de nouveaux emplois et ENRICHIR (les Groenlandais, ndlr) ».
« Et, si vous le souhaitez, nous vous accueillons pour faire partie de la Plus Grande Nation au monde, les États-Unis d’Amérique ! », a-t-il ajouté.
Cette nouvelle déclaration a été qualifiée d' »inadmissible » par Aaja Chemnitz, l’une des députées représentant le Groenland au Parlement danois et membre comme le Premier ministre du parti IA, une formation rouge-verte.
« C’est assez désespéré la veille d’une élection au Groenland, de faire une telle déclaration », a-t-elle souligné. « On ne doit pas s’ingérer en tant que puissance étrangère ».
M. Egede n’a pas réagi, se concentrant sur la feuille de route « robuste » pour l’indépendance. Il a notamment détaillé la diversification de l’économie de l’immense île arctique et le développement de certaines industries comme le tourisme, l’extraction minière et l’énergie verte.
Le dirigeant politique voit l’avenir du Groenland « au sein de l’alliance occidentale ».
« Il y a des questions de politique de sécurité et de défense qui nous obligent à nous allier avec d’autres pays avec lesquels nous sommes déjà alliés », a-t-il dit.
La marche vers l’indépendance sera l’un des enjeux cruciaux des législatives mardi, une majorité des 57.000 habitants du Groenland disant ne vouloir être ni danois ni américains, mais groenlandais.