« L’Allemagne est l’un de nos plus proches alliés et nous espérons que des pays au sein de l’Otan sont désormais prêts à dépêcher des navires en mer d’Azov pour aider l’Ukraine et y assurer la sécurité », a déclaré le président Porochenko au quotidien allemand Bild.
Le président russe Vladimir Poutine « ne veut rien de moins qu’occuper la mer (d’Azov). Le seul langage qu’il comprenne est l’unité du monde occidental », a poursuivi Petro Porochenko.
« Nous ne pouvons pas accepter cette politique agressive de la Russie. Ce fut d’abord la Crimée, puis l’est de l’Ukraine, il (Vladimir Poutine) veut maintenant la mer d’Azov », a-t-il souligné.
Vladimir Poutine a répété mercredi que les forces russes avaient fait « leur devoir » en arraisonnant par la force dimanche trois navires ukrainiens au large de la Crimée.
« L’Allemagne doit également se demander: que fera ensuite Poutine si nous ne le stoppons pas », a relevé le président ukrainien, à un moment où le Premier ministre ukrainien Volodymyr Groysman, est attendu à Berlin.
L’incident entre la Russie et l’Ukraine s’est produit non loin de la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par la Russie en 2014. Les garde-côtes russes ont tiré contre trois navires de la Marine ukrainienne, faisant trois blessés parmi les marins à leur bord.
Il s’agit de la première confrontation militaire ouverte entre Moscou et Kiev depuis l’annexion de la Crimée et le début, également en 2014, d’un conflit armé dans l’est de l’Ukraine entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses qui a fait plus de 10.000 morts.
« Poutine veut le retour du vieil empire russe. La Crimée, le Donbass, il veut tout le pays (l’Ukraine) », a accusé Petro Porochenko.
« Comme un empereur russe, tel qu’il se voit, son empire ne peut fonctionner sans l’Ukraine. Il nous considère comme une colonie », a ajouté le président ukrainien.
Petro Porochenko a enfin lancé un appel appuyé à la chancelière allemande, Angela Merkel. « En 2015, a-t-il dit, elle a déjà sauvé notre pays par les négociations de Minsk (pour trouver une solution dans l’est de l’Ukraine) et nous espérons qu’elle nous soutiendra une fois de plus aussi fort, avec nos autres alliés ».