Le prince Mohammed ben Salmane est attendu de dimanche à mardi en France, après un voyage de plusieurs semaines aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Egypte, où il a courtisé les chefs d’entreprises et signé une multitude d’accords pour favoriser les investissements dans son pays.
Selon le quotidien espagnol El Pais, un contrat de vente de cinq corvettes à Riyad doit être signé au cours de sa visite en Espagne, pour un montant de deux milliards d’euros, ainsi que d’autres accords bilatéraux.
Cette vente de navires de guerre, en négociation depuis deux ans, est vivement critiquée par un collectif d’ONG en Espagne – dont Amnesty, Oxfam et Greenpeace -, qui estiment qu’elles risquent d’être utilisées dans le conflit au Yémen, où l’Arabie saoudite mène depuis 2015 une intervention très meurtrière.
Les monarchies espagnole et saoudienne ont noué des liens étroits sous l’impulsion de Juan Carlos 1er, père de l’actuel souverain, au pouvoir de 1975 à 2014. Ami du défunt roi Fahd, il reste aujourd’hui proche de son frère le roi Salmane.
Juan Carlos avait été crédité d’un rôle décisif dans l’attribution fin 2011 à un consortium espagnol d’un contrat à 6,7 milliards d’euros pour faire circuler des trains à grande vitesse en plein désert saoudien, entre La Mecque et Médine.
Or selon El Pais, Juan Carlos a passé « quelques jours de repos » en Arabie saoudite juste avant Pâques.
Felipe VI s’était rendu en visite officielle dans ce pays en janvier 2017.
Les chantiers navals espagnols, très déficitaires, placent beaucoup d’espoir dans le contrat des corvettes, qui pourrait permettre l’embauche de « plus de 2.000 personnes pendant plusieurs années », selon un syndicat du secteur.
Septième pays exportant le plus d’armes conventionnelles, l’Espagne a vu ses ventes à l’étranger augmenter de 55% entre 2006-2010 et 2011-2015, selon le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip) basé à Bruxelles.