« Les préfectures d’Outre-mer lancent une campagne d’information à destination des automobilistes ultramarins […] pour appeler les conducteurs concernés à faire changer leurs airbags Takata sans tarder », explique le communiqué.
Selon la même source, « pour des raisons d’humidité et de chaleur, les véhicules circulant dans les départements et régions d’Outre-mer sont plus exposés à ce risque lié au vieillissement et à la dégradation de ces airbags ».
L’État incite donc les propriétaires de tout véhicule construit entre 1998 et 2019 à vérifier auprès de leur constructeur s’ils sont équipés ou non d’un airbag Takata.
« De nombreux véhicules construits entre 1998 et 2019 sont équipés » de cette pièce, « pouvant occasionner des blessures graves voire mortelles au conducteur et au passager avant », explique ainsi la préfecture, évoquant notamment « la projection de fragments métalliques lors de l’éclatement de la cartouche qui devrait normalement permettre le gonflement de l’airbag ».
Certains constructeurs ont déjà lancé des campagnes de rappel afin d’inciter les propriétaires de véhicules concernés à remplacer gratuitement la pièce défectueuse.
Cependant, de nouveaux accidents sont survenus.
En Guadeloupe, le 8 décembre, une femme de 42 ans a perdu la vie dans un accident impliquant son seul véhicule au Gosier. Rapidement, le parquet de Pointe-à-Pitre avait confirmé la piste d’un airbag défectueux Takata.
Pourtant, la victime se pensait à l’abri de ce risque, selon Charles-Henri Coppet, avocat de son conjoint: son véhicule, une Polo Volkswagen, avait bien « fait l’objet d’une procédure de rappel » mais « le concessionnaire local (…) avait répondu que le véhicule n’était pas concerné ».
Selon cet avocat, qui défend 10 personnes blessées et sept familles endeuillées après des accidents similaires en Guadeloupe et en Guyane, « une vingtaine de faits » pourraient être imputés aux airbags Takata rien qu’en Guadeloupe.
« Il faut que l’État mette en place des obligations de rappel, comme cela a été le cas dans certains pays », prône l’avocat, estimant qu' »on ne peut pas confier cette mission de préservation de la vie humaine à des opérateurs économiques indépendants ».
Selon une enquête de la cellule investigation de Radio France, parue sur le réseau Ici, « un demi-million d’automobilistes sont potentiellement concernés par le rappel de leur véhicule équipé d’un airbag dangereux ».
Les contacts des constructeurs concernés sont visibles sur ecologie.gouv.fr/rappel-airbag-takata.
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