« Ça va plutôt pas mal, car l’année n’a pas forcément été évidente », a résumé pour l’AFP Stéphane Raison, le directeur général d’Haropa, citant la guerre en Ukraine, la désorganisation des flux de conteneurs et la crise énergétique. « On est vraiment sur une dynamique positive », a-t-il ajouté.
Le trafic maritime d’Haropa Port a atteint 85,1 millions de tonnes en 2022, contre 84 millions l’année précédente. Il reste néanmoins inférieur aux niveaux d’avant la crise sanitaire, puisqu’il avait totalisé 90 millions de tonnes en 2019.
L’établissement public, fondé en juin 2021, ne donne plus les détails pour chacun de ses différents ports.
« On a de nouveau battu notre record pour les conteneurs », à 3,1 millions d’équivalents 20 pieds (EVP), un bon résultat compte tenu du ralentissement de l’activité économique depuis septembre, a observé M. Raison.
Le patron d’Haropa Port attend beaucoup des 700 millions d’euros d’investissements de l’armateur helvético-italien MSC, annoncés en juillet, pour renforcer sa position au Havre, où son trafic doit passer de 1,5 à 4,5 millions d’EVP d’ici à 2030.
M. Raison se réjouit aussi d' »une excellente campagne céréalière » avec 8,6 millions de tonnes (+12%), le « troisième record de céréales traité à Rouen à l’export ».
Les vracs liquides ont aussi progressé grâce au redémarrage de la raffinerie de Gonfreville (Seine-Maritime), tandis que les importations de voitures ont reculé. Quant aux croisiéristes, ils commencent à revenir.
Le trafic fluvial sur la Seine en Ile-de-France a parallèlement reculé de 6% sur un an, à 21 millions de tonnes, en raison de la baisse de l’activité BTP. En revanche, le transport fluvial de conteneurs a progressé de 25% à Paris-Gennevilliers, a relevé M. Raison, qui promeut « un corridor logistique bas carbone » utilisant le fleuve et le rail pour alimenter l’Ile-de-France.
« On poursuit nos investissements (…) pour mettre à niveau nos infrastructures et nos équipements », a aussi souligné le responsable, qui va devoir ajouter environ 10% d’inflation pour réaliser son plan d’investissements de 1,45 milliard d’euros sur la période 2021-2027.
Pour 2023, « on reste extrêmement prudents » compte tenu de la conjoncture, a-t-il indiqué, disant vouloir « rester au-delà des 80 millions de tonnes ».