Le gouvernement vénézuélien « rejette catégoriquement » la position « d’ingérence et d’impertinence du département d’État » des États-Unis au sujet de l’incident de samedi, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
« Il est évident que le gouvernement des États-Unis est intervenu de façon opportuniste sur un sujet qui ne relève en aucun cas de sa compétence, dans le but de promouvoir des intérêts corporatistes (…), sans observer les règles élémentaires du droit public international ». Le texte demande aussi à Washington de ne pas s’ingérer dans les « relations entre Etats souverains » et de « s’occuper de ses affaires ».
Dimanche, le porte-parole du département d’État, Robert Palladino, avait défendu le « droit » du Guyana d' »explorer et d’exploiter les ressources de ses eaux territoriales ».
Ce tweet faisait suite à un incident rendu public par le Venezuela qui avait annoncé qu’une patrouille de sa marine avait intercepté la veille dans « ses » eaux territoriales les navires Ramform Thetys, battant pavillon des Bahamas, et Delta Monarch (Trinité-et-Tobago), « les deux sous contrat pour la multinationale ExxonMobil », une entreprise pétrolière et gazière américaine, et les avait obligés à se retirer.
Son voisin le Guyana, ancienne colonie britannique située entre le Venezuela et le Surinam, avait dénoncé de son côté l’interception du premier navire, qualifiant l’acte d' »illégal, agressif et hostile », sans mentionner le second.
Le Venezuela précise que les navires ont été interceptés dans le delta de l’Orénoque, dans l’est du pays, et qu’il ne s’agissait « en aucun cas d’une zone économique exclusive du Guyana ». « Ils sont sortis des eaux vénézuéliennes après plusieurs communications avec la marine de guerre (…), dans le strict respect des normes internationales ».
Le gouvernement vénézuélien revendique la souveraineté du territoire de l’Essequibo, région riche en ressources minières et qui couvre une large zone maritime riche en réserves pétrolières.
Le Guyana affirme de son côté que les frontières ont été établies en 1899 par un tribunal d’arbitrage. Caracas ne les a jamais reconnues.
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