Le groupe, qui a proclamé un « califat » dans les régions qu’il contrôle en Irak et en Syrie, est « dans une position fondamentalement faible », a déclaré Malcolm Turnbull devant le Parlement australien.
« Nous ne devons pas nous faire avoir par son battage médiatique. Son idéologie est archaïque mais la façon dont il utilise internet est très moderne. L’EI a bien plus de smartphones que de fusils, plus de comptes Twitter que de combattants ».
« L’EI ne jouit pas d’une large légitimité y compris dans les zones sous son contrôle direct. Il est encerclé par des forces hostiles. Il est sous pression militaire ».
Une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, dont l’Australie fait partie, bombarde depuis plus d’un an les positions de l’organisation jihadiste en Irak et en Syrie.
Les Etats-Unis ont réclamé une intensification de la lutte à la lumière des derniers attentats. La France a engagé lundi son porte-avions contre le groupe, sur fond de grandes manoeuvres pour sceller un front anti-jihadistes uni, de Washington à Moscou.
Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, des voix s’élèvent en Australie pour réclamer l’envoi de troupes au sol.
Le Premier ministre australien a estimé à cet égard que les dirigeants internationaux n’étaient pas favorables à cette option alors qu’il vient de participer à une série de sommets.
« Le consensus parmi les dirigeants que j’ai rencontrés lors du G20, de l’Apec et de l’Asie orientale est qu’il n’y a pas de soutien pour qu’une armée occidentale emmenée par les Etats-Unis tente de conquérir et de tenir les régions contrôlées par l’EI ».
La coalition va continuer à combattre l’EI par des moyens militaires, financiers, diplomatiques et politiques, a également dit M. Turnbull, estimant que les jihadistes seraient au bout du compte défaits.
En attendant, l’Australie, qui a élargi récemment ses frappes aériennes aux positions de l’EI en Syrie, n’a pas l’intention de « changer de manière significative » son engagement, a ajouté le chef du gouvernement.
Il a présenté ses condoléances aux familles des 130 victimes des attentats de Paris mais « nous ne devons pas laisser la douleur ou la colère fausser notre jugement ».
L’Australie a relevé en septembre 2014 son niveau d’alerte à la menace terroriste, renforcé son arsenal judiciaire et mené plusieurs opérations policières.