Ce changement pour un bleu plus foncé, opéré en toute discrétion, s’est appliqué d’abord aux drapeaux posés derrière les allocutions d’Emmanuel Macron à partir de fin 2018, puis pour ceux accrochés au fronton de l’Elysée et des autres bâtiments de la présidence depuis 2020.
Auparavant était utilisé le drapeau du même bleu que celui du drapeau européen, plus clair, une teinte choisie par Valéry Giscard d’Estaing en 1976 pour s’accorder avec la nuance du drapeau européen.
« Le président de la République (Emmanuel Macron) a choisi pour les drapeaux tricolores qui ornent l’Élysée le bleu marine qui évoque l’imaginaire des Volontaires de l’An II, des Poilus de 1914 et des Compagnons de la Libération de la France libre. C’est aussi le bleu du drapeau qui flotte sous l’arc de Triomphe chaque 11-Novembre depuis toujours », selon la présidence.
A l’origine de cette initiative se trouve le directeur des opérations de l’Elysée, Arnaud Jolens, comme il l’a confié dans le livre « Elysée Confidentiel » d’Eliot Blondet et Paul Larrouturou paru le 15 septembre 2021.
« Le 13 juillet 2020, Arnaud Jolens est dans le bureau d’Emmanuel Macron. Il saisit deux drapeaux français. Dans sa main gauche, un drapeau tricolore avec un bleu cobalt, celui du drapeau européen ; dans sa main droite, un drapeau avec un bleu marine plus profond. +Au fait, je te change les drapeaux sur tous les bâtiments de la présidence demain.+ Le chef de l’État esquisse un sourire. +Giscard avait changé ce bleu pour des questions esthétiques lors du rapprochement avec l’Europe, mais le drapeau que tous les présidents se traînaient depuis n’était pas le vrai drapeau français+ », peut-on lire dans le livre où les journalistes rapportent leur conversation vec Arnaud Jolens.
Coût de cette opération symbolique: 5.000 euros, précise M. Jolens.
Le drapeau bleu marine avait réapparu à l’Elysée avant cette date: il figure déjà derrière les allocutions du président depuis ses voeux du 31 décembre 2018.
Le chef de l’Etat avait aussi, en 2018, fait ajouter au logo de la présidence une croix de Lorraine, référence assumée au général de Gaulle, dont on a commémoré en 2020 les 50 ans de la mort et les 80 ans de l’Appel du 18-Juin.