L’entourage d’Alexeï Navalny, avec lequel Vladimir Kara-Mourza était ami de longue date, avait affirmé qu’un accord avec les autorités russes pour l’échanger était « en cours et dans sa phase finale », avant sa mort mi-février dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique.
Interrogée sur l’existence de discussions similaires concernant Vladimir Kara-Mourza, un autre chef de file de l’opposition, son épouse Evguenia, a affirmé ne pas savoir s’il y avait des « négociations actives ».
« Mais je sais que c’était une méthode pour libérer certains dissidents à l’époque soviétique. Je pense que si cela a été possible à l’époque soviétique pendant la Guerre froide (…), c’est certainement possible aujourd’hui », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse organisée par l’association des correspondants à l’ONU (Acanu).
Vladimir Kara-Mourza, un citoyen russo-britannique, a été condamné en avril 2023 à 25 ans de prison pour trahison et avoir diffusé de « fausses informations » sur l’armée russe. C’est la plus lourde peine infligée à un opposant dans l’histoire récente de la Russie.
Il est en outre en très mauvaise santé, selon ses partisans, conséquence de deux empoisonnements dont il a été victime par le passé, en 2015 et 2017. Il souffre d’une maladie nerveuse appelée polyneuropathie.
Son épouse a souligné que son régime de détention était « très strict ». « Depuis plus de six mois maintenant, il ne reçoit aucun traitement médical et sa santé se détériore », a-t-elle déploré.
« Toutes ces personnes détenues derrière les barreaux avec de graves problèmes de santé et dont l’état de santé se détériore rapidement, sont privées de soins médicaux dont elles ont grandement besoin. (…) Leurs vies sont en danger. Je pense donc que tout doit être fait pour sauver ces personnes aujourd’hui », a plaidé Evguenia Kara-Mourza.
« Dans les cas où des vies humaines sont en jeu, et il y a un certain nombre de ces cas en Russie aujourd’hui, je crois que toutes les méthodes devraient être utilisées pour sauver la vie de ces personnes », a-t-elle réaffirmé.
Nombre d’opposants russes ont été emprisonnés ou poussés à l’exil ces dernières années et la répression s’est encore accrue depuis le déclenchement en février 2022 par la Russie de l’invasion de l’Ukraine.