Pour proliférer, plusieurs conditions sont nécessaires, ce qui explique pourquoi, à conditions similaires, les littoraux sont très inégalement touchés: la géologie du territoire en amont de la côte, des baies peu profondes et abritées, de l’ensoleillement, une température de l’eau plus douce -d’où son développement principalement au printemps et en été- et des nutriments en abondance.
Huit bassins versants en Côtes-d’Armor et Finistère, donnant sur des baies qui remplissent ces conditions, font l’objet de Plans de lutte contre les algues vertes (Plav). Le plus important de ces huit bassins débouche sur la baie de Saint-Brieuc, avec quelque 1.200 exploitations.
Dans le cas breton, la croissance de ces algues est alimentée par des rivières qui se jettent dans la mer en étant trop chargées en nitrate en raison d’une fertilisation excessive des sols agricoles en amont, accompagnée fréquemment d’un lessivage des terres par les pluies.
En se multipliant de manière exponentielle, ces algues provoquent ce qu’on appelle communément les marées vertes puisque le phénomène des marées, deux fois par jour, les dépose -et les reprend parfois à la marée suivante- sur le rivage, aussi bien plages que rochers ou vasières.
Fréquemment commercialisées sous le nom de « laitue de mer », ces ulves, sans risque quand elles sont fraîches, peuvent entraîner la mort quand elles se décomposent en raison du gaz qu’elles dégagent alors, l’hydrogène sulfuré (H2S).
D’où la nécessité de les ramasser rapidement. Mais facile sur le sable, cette opération s’avère difficile, voire impossible, dans des secteurs rocheux ou des vasières, par exemple à l’embouchure de rivières.
C’est d’ailleurs dans les vasières que se sont produits les principaux accidents, conduisant à des intoxications aiguës, voire mortelles.