La feuille de route de la Commission européenne (« Fit for 55 ») vise à réduire de 55%, d’ici 2030 par rapport à 1990, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE.
La présidente de l’Union des armateurs grecs (UGS), Melina Travlos, a déclaré que les propositions « porteraient atteinte à la compétitivité du transport maritime européen » en augmentant les coûts d’exploitation.
« Nous insistons sur le fait que les solutions doivent être internationales et placées sous les auspices de l’Organisation maritime internationale », a déclaré Mme Travlos aux journalistes lors de la clôture du salon Posidonia, le principal salon maritime de Grèce.
Les eurodéputés ont rejeté mercredi par surprise une réforme du marché européen du carbone mais approuvé dans l’ensemble l’élargissement au secteur maritime du marché carbone européen, qui aujourd’hui ne couvre que l’énergie et l’industrie.
Selon les chiffres de l’UGS, les armateurs grecs contrôlent près de 21% du tonnage mondial et 59% de la flotte de l’Union européenne.
« Nous devons faire attention à la manière dont nous gérons le transport maritime européen », a déclaré Mme Travlos.
« L’industrie (de la construction navale) en Europe, qui était très forte, est partie… Elle est partie parce que l’Europe l’a essentiellement chassée… à ce rythme, le transport maritime partira également vers l’Est », a-t-elle ajouté.
La présidente de l’UGS a également défendu les armateurs grecs qui continuent de transporter du pétrole brut russe, malgré l’indignation de la communauté internationale contre l’invasion russe en Ukraine.
« Bien sûr, nous condamnons tous tout acte violent, comme celui qui se déroule actuellement depuis la Russie vers l’Ukraine », a-t-elle déclaré, se refusant toutefois de « commenter une activité commerciale légale ».
« La navigation grecque ne fait rien d’illégal. Elle n’a violé aucun embargo. Lorsque des sanctions sont imposées, nous sommes les premiers à les respecter », a-t-elle assuré.
Le mois dernier, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a laissé les armateurs à leur « conscience » s’agissant du transport de pétrole et d’autres marchandises russes, tout en admettant que cette pratique n’était pas interdite.