« Si nous entrons dans une enquête complète et que les consultations s’engagent (…) sur ce qui se passe dans le secteur de la marine marchande européenne, cela ouvrira la boîte de Pandore, pas pour la Grèce mais pour d’autres pays », a lancé le président de l’Union, Théodore Veniamis, au cours d’une conférence de presse.
S’exprimant aux côtés de la commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc, il réagissait à une remise en cause par la Commission européenne des privilèges fiscaux dont profite en Grèce l’ensemble du secteur maritime : armateurs, courtiers et actionnaires.
Ce régime impose les entreprises du transport maritime en fonction du tonnage qu’elles exploitent, et non de leurs bénéfices. Bruxelles réclame qu’en soient exclus les intermédiaires d’assurance, les courtiers et autres intermédiaires maritimes ainsi que les actionnaires de compagnies maritimes.
En décembre dernier la Commission avait demandé à Athènes de mieux cibler l’application de la taxe forfaitaire, dite taxe au tonnage, dont bénéficie le secteur .
Si Athènes ne suit pas les préconisations de Bruxelles en la matière, la Commission pourrait ouvrir à son encontre une procédure formelle d’examen en matière d’aides d’État, a précisé Mme Bulc.
M. Veniamis s’est demandé pourquoi de telles remises à plat n’étaient pas demandées par la Commission à l’Allemagne ou aux Pays-Bas.
Les armateurs grecs ne vont pas « balancer » les autres pays recourant à des « lois labyrinthiques et à des trucs » pour protéger leurs propres armateurs, a-t-il tenu à rassurer, mais « si les choses tournent à l’aigre, nous ne serons pas responsables », a-t-il prévenu.
« Nous comprenons que la taxe au tonnage est cruciale pour garantir la compétitivité du pavillon européen », mais nous voulons en « limiter » l’application, a relevé Mme Bulc.
M. Veniamis a jugé que les « conclusions erronées » de la Commission risquaient de « perturber » la présence des armateurs en Grèce. « Nous devons rester compétitifs face aux armateurs asiatiques », a-t-il plaidé.
Les armateurs grecs détiennent la première flotte mondiale, mais seul un tiers de leurs bateaux sont sous pavillon grec.