« Derrière les barrages flottants, nous voyons une grande concentration de produits pétroliers », a déclaré la vice-ministre de l’Ecologie de la région de Krasnoïarsk, Ioulia Goumeniouk, citée par l’agence de presse Interfax.
« C’est à dire que les barrages, selon notre évaluation, sont soit une mesure inefficace pour empêcher la pollution de l’eau, soit ont été installés trop tard et après le passage de l’essentiel de la nappe », a-t-elle ajouté.
Selon elle, les prélèvements font état de taux de pollution de 80 à 116 fois supérieurs à la limite autorisée. Elle a précisé que des taux élevés de produits pétroliers avaient notamment été retrouvés au niveau du lac Piassino, dont les eaux s’écoulent dans le fleuve du même nom, très important pour la région.
Le 29 mai, 21.000 tonnes de carburant contenu dans le réservoir d’une centrale thermique appartenant à une filiale du grand groupe minier russe Norilsk Nickel se sont déversées dans une rivière de l’Arctique et les terrains alentour après la rupture des piliers soutenant l’édifice.
Le dégel du sous-sol fait figure de cause possible de cette catastrophe, que les organisations écologiques considèrent comme étant la pire ayant jamais touché cette région isolée.
Vendredi dernier, le ministère russe des Situations d’urgence avait annoncé que la progression de la pollution avait été « stoppée » par l’installation de barrages flottants, ajoutant que le pompage des hydrocarbures avait commencé.
Le patron et actionnaire majoritaire de Norilsk Nickel, le milliardaire Vladimir Potanine, a promis la semaine dernière que son groupe prendrait en charge l’intégralité du coût des opérations de dépollution, qu’il a estimé à 10 milliards de roubles (128 millions d’euros). Le président Vladimir Poutine a lui ordonné la vérification complète des infrastructures à risque bâties sur le permafrost.
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NORILSK NICKEL