« L’Organisation mondiale de la santé n’a à ce jour déclenché aucune alerte allant dans ce sens. Nous ignorons sur quelle base Madagascar a pris cette décision », a déclaré lundi le ministre comorien des Affaires étrangères, Mbae Mohamed lors d’un point presse à Moroni, la capitale.
Antananarivo a décidé de suspendre le transport maritime entre les deux pays estimant que l’épidémie de choléra ayant touché l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique « repart(ait) à la hausse aux Comores » selon le compte-rendu du conseil des ministres de mercredi.
« Le transport maritime en provenance des Comores sera suspendu jusqu’à ce que l’épidémie soit maîtrisée », indique celui-ci.
En septembre, 91 cas ont été recensés aux Comores par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les plus de 10.000 décomptés depuis le début de l’épidémie en février.
Le gouvernement comorien, dans un communiqué de presse diffusé lundi, « appelle enfin les autorités de Madagascar à reconsidérer leur position et donner une chance au dialogue ».
« Cela ne va pas s’arrêter là. Nous allons très probablement rappeler notre ambassadeur en poste à Madagascar », a indiqué à l’AFP un diplomate sous couvert d’anonymat.
Les relations comoro-malgaches sont érodées depuis la découverte en décembre 2021 d’un trafic de lingots d’or entre les deux pays, qui a entrainé la suspension des vols entre les deux pays depuis juillet 2022.
« Les autorités malgaches veulent qu’ils leur soient restitués. Pour l’instant l’Union des Comores fait la sourde oreille », explique un diplomate comorien.
La communauté malgache est de toutes les communautés étrangères présentes dans l’archipel, de loin la plus importante avec environ 20.000 ressortissants résidant aux Comores, selon une source au sein du ministère de l’Intérieur.
A la suite de la fermeture des frontières, un navire comorien, l’Acadie, transportant 283 passages, s’est vu refuser l’accostage dans la ville malgache de Majunga et a retrouvé son port d’attache dimanche.
« Je voulais me rendre à Madagascar pour un contrôle médical, j’avais déjà pris rendez-vous avec mon médecin, je suis désemparé », a déclaré à l’AFP, Anfane Athoumani, salarié du gouvernorat d’Anjouan, âgé de 39 ans.