Ses conclusions, diffusées dans le journal Nature Sustainability, préviennent que les coraux situés le long de la côte est de l’Afrique font face à un fort risque de disparition si des mesures urgentes ne sont pas prises.
Pour la première fois, des chercheurs ont pu évaluer la vulnérabilité de plusieurs récifs à travers l’ouest de l’océan Indien, et identifier les principales menaces à la santé des coraux.
Les scientifiques estiment que tous les coraux de cette région font face à « un effondrement total de l’écosystème et à des dommages irréversibles » dans les décennies à venir. Plusieurs habitats coralliens sont d’ores et déjà en danger critique.
« Les conclusions sont assez graves. Ces récifs risquent de s’effondrer », a déclaré à l’AFP David Obura, fondateur de l’institut kényan de recherche sur les océans CORDIO East Africa et principal auteur de l’étude.
« Les récifs ne sont en bonne santé nulle part dans la région. Ils ont tous déjà décliné, et cela va continuer ».
L’étude, cosignée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, a porté sur près de 12.000 km2 de récifs, qui représentent environ 5% du total mondial.
Les récifs proches d’îles comme Maurice, les Seychelles, les Comores et Madagascar – des destinations touristiques populaires pour leurs écosystèmes marins, dont les récifs – sont les plus menacés, disent les chercheurs.
Les récifs coralliens ne couvrent qu’une minuscule partie (0,2%) du plancher océanique, mais abritent au moins un quart de toute la faune et la flore marines. Ils offrent également une protection contre les tempêtes et l’érosion des côtes mais aussi des emplois pour des millions d’humains.
Pour M. Obura, la santé des récifs est « très précieuse » et leur perte serait « une double épreuve »: « Pour la biodiversité, mais aussi pour toutes sortes d’activités côtières qui dépendent des récifs. »
Le réchauffement climatique représente la pire menace pour la santé des coraux dans l’ouest de l’océan Indien, où les scientifiques affirment que la température de l’eau augmente plus vite qu’ailleurs sur la planète.
Les océans absorbent plus de 90% de l’excès de chaleur des gaz à effet de serre, ce qui aide à refroidir les terres mais génère d’intenses et longues vagues de chaleur marines.
Du Kenya à l’Afrique du Sud, la pression venant de la surpêche est également identifiée comme un autre risque.
L’étude souligne le besoin de répondre au plus vite à ces deux menaces, globales et locales, dit Obura: « Nous devons donner le plus de chance possible à ces coraux. Pour le faire, nous devons réduire ces facteurs, alléger la pression sur les coraux ».