« Je crois que la première chose que nous devons reconnaître, c’est la réalité selon laquelle — et nous devons, ainsi que les entreprises, le supposer — ces attaques (informatiques) sont là pour de bon et risquent même de s’intensifier », a-t-elle estimé à l’antenne de la chaîne ABC.
Des entreprises américaines ou opérant depuis les Etats-Unis ont récemment subi plusieurs cyberattaques d’ampleur ayant ralenti voire arrêté leur production.
De nombreux experts estiment que les pirates informatiques à l’origine de ces attaques sont installés en Russie.
Le président américain Joe Biden, qui a laissé flotter mercredi l’idée de possibles représailles contre Moscou après ces attaques, devrait en faire un des sujets centraux de sa tournée en Europe, lors du G7 à partir de vendredi au Royaume-Uni, puis face à Vladimir Poutine à Genève, le 16 juin.
Questionnée à propos d’une réaction américaine plus agressive, voire militaire, Gina Raimondo a répondu dimanche que « toutes les options (étaient) envisageables », soulignant qu’il s’agissait d’une « priorité » pour l’administration Biden.
Bien que la responsabilité de se protéger face à ce risque incombe aux entreprises, le gouvernement américain ne souhaite toutefois pas prendre de mesures contraignantes. « Pour l’instant, nous exhortons les entreprises » à le faire, a-t-elle expliqué.
Ces dernières semaines, Colonial Pipeline, l’opérateur d’un immense oléoduc américain, et le géant mondial de la viande JBS, ont tous deux été victimes d’attaques au rançongiciel, ou « ransomware », dont les auteurs exploitent des failles de sécurité pour bloquer des systèmes informatiques et exiger ensuite une rançon pour les débloquer.
L’attaque contre Colonial Pipeline, qui a reconnu avoir versé 4,4 millions de dollars aux hackers, a malgré tout provoqué début mai d’importants problèmes d’approvisionnement en essence dans le sud-est des Etats-Unis, rendant très concret pour les Américains cette cybercriminalité souvent passée sous silence par les entreprises.
Le sénateur américain Mark Warner, un démocrate à la tête de la commission du Renseignement du Sénat, a d’ailleurs appelé dimanche sur NBC à ce que le secteur privé fasse preuve de plus de transparence en la matière, en signalant systématiquement les attaques subies. Il a aussi évoqué la possibilité que le paiement de ces rançons soit interdit.