Le premier président de la cour d’appel de Paris a accordé lundi 90.000 euros à chacun des deux hommes au titre de leur « préjudice moral, alors qu’on réclamait 450.000 euros », a annoncé à l’AFP l’un de leurs avocats, Me Augustin d’Olonne.
« Ils ont passé quatre ans et deux mois en prison. Cela fait donc 59 euros par jour de détention », a protesté une autre de leurs conseils, Me Rachel Lindon.
A cette somme s’ajoutent 3.000 euros pour Abdulqader Guled Said, 32 ans, et 5.000 euros pour Abdurahman Ali Samatar, 28 ans, au titre de leur « préjudice matériel », ont précisé les avocats. Cette somme est basée sur ce que les deux pêcheurs auraient gagné en Somalie s’ils n’avaient pas été emprisonnés.
En attendant la décision d’appel sur les indemnités, qui pourrait prendre environ un an, ils toucheront à titre provisoire l’intégralité de la somme qui leur a été allouée.
Remis en liberté quelques heures après le verdict, les deux acquittés vivent actuellement dans un foyer pour demandeurs d’asile en Seine-Saint-Denis.
Le Ponant, luxueux voilier, avait été arraisonné le 4 avril 2008 à l’entrée du golfe d’Aden, et dérouté vers les côtes somaliennes. Plusieurs dizaines d’hommes s’étaient relayés à bord pour garder les 30 membres d’équipage, libérés sains et saufs une semaine plus tard, contre une rançon de 2,15 millions de dollars versée par l’armateur, filiale de la CMA-CGM.
Le 14 juin, la cour d’assises de Paris avait condamné quatre des six accusés à des peines de prison allant de quatre à dix ans.