Toutefois, cette sanction ne deviendra effective que dans 30 jours, soit le 16 février, a indiqué à des journalistes un haut responsable américain s’exprimant sous couvert de l’anonymat pour détailler la mesure destinée à faire « pression » sur le groupe rebelle.
« Malgré nos appels répétés et une diplomatie active, les attaques n’ont pas cessé », a déploré un autre responsable américain selon qui « ces attaques sont un exemple clair de terrorisme et de violation du droit international et représentent une menace majeure pour le commerce mondial, tout en mettant en péril la livraison d’aide humanitaire » au Yémen.
L’annonce intervient alors que l’armée américaine a mené mardi des frappes au Yémen visant quatre missiles des rebelles Houthis qui représentaient une « menace imminente » pour les navires marchands et militaires, selon un responsable américain.
Il s’agit de la troisième opération menée en moins d’une semaine par les Etats-Unis contre les Houthis, qui prennent pour cible des navires au large du pays le plus pauvre de la péninsule arabique, en solidarité, selon eux, avec les Palestiniens de Gaza, territoire pilonné et assiégé par Israël.
La semaine dernière, des frappes américano-britanniques ont ciblé près de 30 sites au Yémen.
En décembre, les Etats-Unis ont mis en place une force navale multinationale pour protéger les navires de la mer Rouge, une voie de transit essentielle qui représente jusqu’à 12% du commerce mondial.
« Nous ne cherchons pas un conflit régional, loin de là », a déclaré mardi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, au Forum économique mondial à Davos.
Les Houthis font partie de ce qu’ils qualifient d' »axe de la résistance » contre Israël, qui compte des groupes soutenus par l’Iran, comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.
Les Etats-Unis avaient retiré les Houthis en février 2021 de leur liste d' »organisations terroristes ».
Ils avaient jugé à l’époque que cette désignation compliquait la réponse à une très grave crise humanitaire au Yémen, pays en guerre dont le groupe rebelle contrôle une bonne partie.
En optant pour la qualification d’entité « spécialement désignée comme terroriste au niveau mondial », au lieu d’une autre qualification d' »organisation terroriste étrangère », une sanction plus large interdisant tous les échanges, les Etats-Unis entendent maintenir le flot d’aide humanitaire au Yémen, qui en dépend très largement, a cependant expliqué le responsable américain.
« Nous essayons toujours de nous assurer que l’impact de nos sanctions est celui souhaité (…), tout en minimisant les conséquences imprévues », a-t-il dit, en citant l' »assistance humanitaire » pour ce pays d’environ 30 millions d’habitants, plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde.
Peu après le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, les Houthis ont multiplié les attaques au large des côtes yéménites contre des navires commerciaux qu’ils estiment liés à Israël.