Les sociaux démocrates emmenés par Aksel Johannesen, 42 ans, qui ont progressé de deux sièges, sont arrivés en tête avec huit sièges sur les 33 du Parlement féringien. Ils devraient former une coalition avec le parti République (indépendantiste), arrivé deuxième.
Pour parvenir à une majorité, ils devront s’allier à l’une des deux plus petites formations centristes prêtes à intégrer un gouvernement de gauche.
Le nouveau gouvernement devrait accéder au souhait d’une majorité de l’opinion publique de légaliser les unions civiles homosexuelles, question qui a été avec l’économie l’un des deux thèmes dominants de la campagne électorale.
Les Féroé, où la religion protestante conserve un poids important, sont le dernier territoire nordique à ne pas avoir franchi ce pas, alors que le Danemark avait été en 1989 le premier pays au monde à le faire.
Même si les principaux partis politiques laissent la liberté de vote à leurs élus sur ce sujet, une majorité se dessinera probablement, selon Gestur Hovgaard, professeur en sciences sociales de l’université des Féroé.
Le gouvernement sortant, emmené par le Parti de l’union (libéral-conservateur) et le Parti populaire (indépendantiste), a été désavoué à l’issue d’une campagne qui s’est aussi concentrée sur la fiscalité du secteur de la pêche, en forte croissance.
L’archipel ne faisant pas partie de l’Union européenne et échappant à l’embargo russe sur les produits alimentaires, ses exportations de saumon ont grimpé en flèche depuis début 2014. La gauche avait fait campagne pour une fiscalité qui permettrait de profiter de cette manne potentielle.
Le Premier ministre sortant Kaj Leo Johannesen a aussi souffert d’une polémique sur des déclarations mensongères devant le Parlement à propos d’un contrat de construction d’un tunnel sous-marin.
L’archipel, qui compte 48.000 habitants et quelque 70.000 moutons, est autonome depuis 1948. Ses affaires étrangères et sa défense restent du ressort de Copenhague.