« La France est un marché important, 4e ou 5e marché mondial pour les produits aquatiques, mais il est en compétition avec d’autres marchés qui sont très demandeurs, donc forcément les prix mondiaux augmentent et les Français continuent à acheter à peu près toujours autant, mais pour plus cher », a déclaré à l’AFP Jérôme Lafon, délégué pour les filières pêche et aquaculture à FranceAgriMer, qui présentait un bilan 2017 des filières pêche et aquaculture.
Résultat, les importations de produits aquatiques, issus de la pêche et de l’aquaculture ont encore grimpé en valeur de plus de 300 millions d’euros, pour dépasser pour la première fois les 6 milliards d’euros.
Elles ont contribué à aggraver le déficit commercial de la France dans ce domaine à près de 4,4 milliards d’euros.
« La hausse qu’on a eue en 2017, et la valeur des importations, sont dans la poursuite de la hausse des années antérieures, pas de surprise ou d’évolution majeure cette année », selon M. Lafon.
Le marché mondial « reste tendu, marqué par une demande croissante, en particulier de la Chine », et le consommateur français s’est démarqué en 2017 par « une appétence pour des produits plutôt hauts de gamme ».
Exemple, « On a acheté un peu moins de saumon en Norvège et un peu plus en Ecosse et en Irlande, qui sont des origines plus chères, plus qualitatives, labellisées label rouge ou bio, ce qui contribue aussi à cette augmentation du prix moyen des importations », a expliqué M. Lafon.
Le prix moyen au détail du saumon a augmenté de 7% sans que cela impacte la quantité achetée, a-t-il dit.
« Sur la crevette aussi, on va privilégier un peu plus la crevette de Madagascar, qui est bio, qui est label rouge », ajoute M. Lafon.
Le prix moyen de la crevette achetée en France a augmenté de 4,7%, relève une étude réalisée par l’institut Kantar Worldpanel.
Quant aux exportations, elles ont fait preuve de stabilité en 2017, à 1,6 milliard d’euros.
« Il y a du travail à faire pour exporter mieux, exporter plus et plus cher des productions françaises, savoir bien positionner nos opérateurs agro-industriels ou même nos négociants, pour qu’ils soient plus offensifs à l’export », a estimé M. Lafon.