Les frégates du Pacifique peuvent voler des mois sans se poser

Ces oiseaux de mer énigmatiques, car difficilement observables, se nourrissent de poissons volants et possèdent de larges ailes qui leur donnent l’envergure et la capacité exceptionnelle de planer.

Ils profitent ainsi des alizés, soit des vents favorables, et des courant ascendants rencontrés dans les eaux tropicales pour voler et planer sur des milliers de kilomètres en réduisant au maximum les battements d’ailes et leur dépense d’énergie.

Pour cette étude, une équipe de chercheurs français pilotée par Henri Weimerskirch du Centre d’études biologiques de Chizé du CNRS et de l’Université de La Rochelle, a effectué un programme de marquage sur des frégates à l’île d’Europa dans le canal du Mozambique, haut lieu de reproduction de cette espèce.

Une cinquantaine d’oiseaux ont été équipés de capteurs pouvant mesurer simultanément et pendant des mois la position GPS, l’altitude, la fréquence cardiaque et le battement de leurs ailes.

Ces données ont permis de décomposer leur vol, de déterminer si les frégates battaient des ailes ou planaient. Les chercheurs ont pu en déduire leur mouvement et leurs dépenses énergétiques.

Les enregistrements montrent qu’elles effectuent leurs vols entre l’Afrique et l’Indonésie en suivant le bord de la zone de formation des cyclones tropicaux autour de l’équateur souvent appelée pot-au-noir par les marins.

Ces données révèlent également que les frégates volent en montagnes russes.

S’aidant des courants ascendants sous les nuages, elles montent en altitude en planant et ont de courtes périodes d’inactivité totale. Cela suggère que les frégates dormiraient à certains moments de cette phase d’ascension.

Arrivées au bas de la couche de nuages à 600 ou 700 mètres d’altitude, elles descendent en vol plané sur des kilomètres, sans aucune dépense d’énergie.

Dans les zones moins nuageuses, pour planer sur de plus longues distances, les frégates peuvent monter régulièrement à de très hautes altitudes, soit de 3.000 à 4.000 mètres.

Mais elles y rencontrent également des températures très froides auxquelles leur plumage sans duvet n’est pas adapté.

L’étude suscite de nombreuses questions notamment sur la capacité des frégates à dormir en vol, à résister aux conditions extrêmes rencontrées à l’intérieur des nuages mais aussi sur la stratégie employée pour éviter les cyclones tropicaux durant leur périple.

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