Les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine ont affiché jeudi à Samarcande leur volonté de se soutenir mutuellement et de renforcer leurs liens en pleine crise avec les Occidentaux, lors de leur première rencontre depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février dernier.
Au cours de la rencontre, M. Poutine a renouvelé le soutien de la Russie aux revendications de Pékin sur Taïwan.
Le régime chinois considère l’île comme une partie de son territoire et s’est juré de la reprendre un jour, par la force si nécessaire. L’invasion russe de l’Ukraine a vivement inquiété Taipei, qui craint de subir un jour le même sort.
Taïwan « condamne sévèrement la Russie pour suivre le gouvernement autoritaire et expansionniste du Parti communiste chinois dans ses fausses déclarations lors de rencontres internationales qui portent atteinte à la souveraineté de notre pays », a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Moscou « qualifie de provocateurs ceux qui maintiennent la paix et le status quo, ce qui démontre largement le tort que cause l’alliance entre les régimes autoritaires chinois et russe à la paix internationale, à la stabilité, à la démocratie et à la liberté », poursuit le communiqué.
Les tensions dans le détroit de Taïwan ont atteint leur plus haut niveau depuis des décennies le mois dernier. La Chine a procédé à une démonstration de force sans précédent en représailles à une visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi.
Pendant une semaine, la Chine a envoyé des avions de chasse, des missiles et des navires de guerre dans les eaux et le ciel de Taïwan. Taipei a estimé que ces exercices militaires constituaient une répétition générale à une invasion.
La pression sur Taïwan s’est accentuée depuis l’arrivée au pouvoir à Pékin de Xi Jinping il y a dix ans. M. Xi considère l' »unification » de Taïwan comme faisant partie de son projet de « grand rajeunissement » de la Chine.