Le navire roulier mixte Pascal-Paoli était bloqué depuis jeudi soir à Bastia et les maris ont décidé lors d’une assemble générale à bord organisée par le Syndicat des travailleurs corses (STC) de bloquer également le Jean-Nicoli qui devait appareiller d’Ajaccio vendredi soir pour Marseille. Les blocages des deux navires se sont déroulés sans incident.
Durant l’assemblée générale, les marins ont exprimé leur inquiétude sur l’avenir de la compagnie et demandé la création d’une compagnie maritime publique corse.
En présence du président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, à bord du Pascal-Paoli, ils ont demandé que cette question soit inscrite à l’ordre du jour de la prochaine session de l’assemblée, fin février.
M. Talamoni a apporté son soutien au marins du STC. Il a rappelé que les nouveaux dirigeants nationalistes de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) souhaitaient la création d’une compagnie publique corse au sein de laquelle la CTC serait majoritaire à 51%.
Les marins ont aussi souhaité obtenir des éclaircissements lors du prochain comité d’entreprise le 17 février à Marseille.
Des représentants des salariés de Maritima Ferries avaient auparavant exprimé leurs inquiétudes à l’issue d’un comité d’entreprise à Marseille, en présence du repreneur de la compagnie, le chef d’entreprise corse Patrick Rocca.
« Les éléments donnés (par M. Rocca) laissent à penser que le projet validé par le tribunal de commerce est menacé », a indiqué à l’AFP le représentant du CFE-CGC Pierre Maupoint de Vandeul.
« Il nous a présenté un projet partiel de situation des négociations entre MCM (groupe Rocca) et Corsica Maritima », a ajouté le représentant de l’encadrement.
Fin janvier, les entrepreneurs corses en concurrence pour la desserte maritime de l’île, M. Rocca et le président de Corsica Maritima, François Padrona, avaient annoncé un projet de rapprochement.
Celui-ci est contesté en justice par un candidat écarté pour la reprise, l’ancien dirigeant du port de Marseille Christian Garin, associé au groupe grec Arista.
M. Maupoint de Vandeul a souligné que plusieurs audiences « déterminantes » pour Maritima Ferries se tiendraient les 16 et 17 février au tribunal de commerce de Marseille.
La première concerne un référé présenté par les administrateurs judiciaires de l’ex-SNCM, contre Corsica Linea-Corsica Maritima en vertu d’une clause de non concurrence imposée aux candidats à la reprise.
Les groupes Berrebi et Corsica Maritima ont en effet lancé la Corsica Linea le 5 janvier, jour de la création de Maritima Ferries.
La seconde audience concerne M. Rocca auquel les administrateurs judiciaires demandent de signer un acte de cession des navires de l’ex SNCM actuellement loués par le groupe Rocca au liquidateur.