Une vingtaine d’ostréiculteurs ont déversé plusieurs mètres cubes de coquilles d’huîtres mardi matin devant une boutique Bouygues Telecom dont la vitrine a été maculée de vase, selon la police qui n’a pas constaté d’infraction.
C’est la pub « Le van de Noël » qui a suscité le courroux des ostréiculteurs. « Y’aura mon cousin avec ses huîtres. Alors je sais que t’aime l’aventure mais là je te déconseille: chaque année, y’en a un qui tombe malade », dit l’une des actrices dans ce spot.
« On a de l’humour mais la situation est difficile », a déclaré à l’AFP Jacques Carrer, président du syndicat ostréicole de la Ria d’Etel (Morbihan), présent à la manifestation.
Pour lui, la publicité « pointe du doigt une profession qui a déjà des difficultés » avec la crise sanitaire et la baisse du prix des huîtres.
« Nos huîtres ne rendent pas malades. On a demandé à ce que la publicité ne soit plus diffusée et on a eu gain de cause », a ajouté M. Carrer. « Si ça n’avait pas été le cas, les actions auraient continué toute la semaine », a-t-il assuré, ajoutant qu’il avait été demandé à toute la filière de changer d’opérateur téléphonique.
Mardi en fin d’après-midi, la publicité n’était plus disponible sur la page Youtube de Bouygues Telecom.
Sur son site, l’opérateur a reconnu que sa publicité faisait « polémique auprès de certains professionnels de la conchyliculture ».
« Les représentants de cette profession nous alertent sur la mauvaise image qui pourrait être véhiculée sur la qualité et la fraîcheur des huîtres à l’approche des fêtes, en cette année particulièrement difficile », note Bouygues Telecom, qui « souhaite leur témoigner ses sincères excuses et en particulier aux ostréiculteurs pour l’émotion générée ».
Tout en assurant que son intention n’était « évidemment pas de moquer une profession », Bouygues Telecom promet de modifier « en urgence » « une partie » du film « pour faire bien comprendre » que « la qualité des huîtres de France » n’est pas en cause.
L’hiver dernier, les ostréiculteurs avaient été durement frappés par la contamination des huîtres par le norovirus, responsable de la gastro-entérite, une conséquence de la pollution de la mer par des eaux usées. Une vingtaine de bassins conchylicoles avaient été fermés en France métropolitaine.