Ce long processus entamé en 2015 vise à remplacer les quatre sous-marins de classe Walrus lancés au début des années 1990 et dont le premier a été retiré du service à l’automne dernier pour que ses pièces puissent servir à l’entretien des autres.
Vendredi, « le secrétaire d’Etat à la Défense, Christophe van der Maat, annoncera le nom du chantier naval qui a remporté l’appel d’offres pour le remplacement des sous-marins néerlandais. Les noms des nouveaux sous-marins seront également révélés », a annoncé le ministère de la Défense des Pays-Bas.
La compétition oppose le groupe public français Naval Group, allié au néerlandais Royal IHC, à l’allemand Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS) et au suédois Saab qui a fait alliance avec le constructeur naval néerlandais Damen.
Selon des informations de presse, le gouvernement a sélectionné l’offre française, ce que Naval Group s’est refusé à commenter.
« Le processus de décision n’est pas encore terminé (…) c’est attendu vendredi », a pour sa part réagi auprès de l’AFP Tom Kummel, porte-parole du secrétaire d’Etat à la Défense.
Sans attendre l’officialisation, la possible sélection du groupe public français a provoqué des remous au sein du Parlement néerlandais qui sera appelé à entériner le choix du gouvernement avant toute signature de contrat.
Le cabinet du Premier ministre Mark Rutte expédie les affaires courantes depuis les élections de novembre qui ont vu la victoire du dirigeant d’extrême droite islamophobe Geert Wilders.
Mais dans le système politique néerlandais très fragmenté, où aucun parti n’est assez fort pour gouverner seul, M. Wilders a dû renoncer mercredi à devenir Premier ministre au profit d’un gouvernement de technocrates qui reste à constituer.
Mercredi soir lors d’un débat devant la chambre basse, le député Chris Stoffer du parti réformé SGP – avec une forte base en Zélande, où est situé Damen – a appelé à « ne pas laisser ce gouvernement décider, mais un nouveau gouvernement qui choisit dans l’intérêt des Pays-Bas ».
– Coopération industrielle –
Mais pour Christophe van der Maat, il faut « faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le processus se déroule le plus rapidement possible. Sinon, les Walrus seront complètement retirés du service tandis que les nouveaux sous-marins ne seront pas encore arrivés ».
Le contrat, qui doit encore être négocié, entre dans la catégorie des achats supérieurs à 2,5 milliards d’euros et pourrait s’élever entre 4 et 6 milliards, selon le quotidien De Telegraaf.
Celui-ci comprendra également un accord de coopération industrielle (ICA), visant « à renforcer la base technologique et industrielle de défense néerlandaise » selon le ministère, même si l’assemblage des sous-marins sera réalisé dans le chantier naval de l’entreprise retenue.
Les deux premiers sous-marins doivent entrer en service dans les dix ans suivant la signature du contrat, selon le ministère de la Défense.
Une victoire de Naval Group marquerait le premier succès à l’export de son sous-marin Barracuda, dont 12 exemplaires avaient été vendus à l’Australie avant que Canberra n’annule le contrat au profit du partenariat Aukus avec Londres et Washington.
Un premier Barracuda, le Suffren, équipe la Marine française dans une version à propulsion nucléaire. Le modèle destiné aux Pays-Bas est lui à propulsion conventionnelle diesel-électrique et un peu plus petit, 3.000 tonnes contre 4.500 tonnes.
La Marine néerlandaise a fait part de son besoin d’être dotée de sous-marins océaniques de grande autonomie afin de pouvoir opérer loin de ses bases, ce pour quoi le Barracuda a été conçu.
L’offre de TKMS, qui détient environ 70% des parts de marché sur le marché des sous-marins conventionnels selon une source proche du dossier, porte sur une version allongée de son Type 212CD, un sous-marin côtier adapté aux eaux peu profondes telles que celles de la mer Baltique.
Allié au champion néerlandais de la construction navale Damen, le suédois Saab propose lui son C718, une version allongée dérivée du sous-marin A26 commandé par la Suède.
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